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Insomnie: un couple d'entrepreneurs Français obtient l'homologation d'un nouveau traitement aux USA

L’insomnie est un manque ou une mauvaise qualité de sommeil qui retentit le lendemain sur les activités diurnes physiques, psychiques et sociales.

L’insomnie est un manque ou une mauvaise qualité de sommeil qui retentit le lendemain sur les activités diurnes physiques, psychiques et sociales. - iStock - KatarzynaBialasiewicz

La société suisse de biotechnologie Idorsia, créée par les Français Jean-Paul et Martine Clozel, a obtenu le feu de la Food and Drug Administration (FDA) pour la commercialisation d'un nouveau type de traitement contre l'insomnie.

La société suisse de biotechnologie Idorsia, créée par les Français Jean-Paul et Martine Clozel, a décroché aux États-Unis sa première homologation pour un traitement contre l'insomnie, marquant une étape importante pour l'entreprise.

L'agence américaine des médicaments, la Food and Drug Administration (FDA), a donné son feu vert à la commercialisation de son traitement appelé daridorexant, qui sera commercialisé sous le nom Quviviq, en dose de 25 mg et 50 mg, annonce lundi l'entreprise dans un communiqué.

L'autorisation a été octroyée sur la base d'une étude clinique de phase III menée auprès de 1.854 adultes répartis entre 160 sites dans 18 pays. Ce traitement pour l'insomnie, qui touche quelque 25 millions de personnes aux États-Unis, précise Idorsia, devrait faire son arrivée sur le marché américain en mai.

Le traitement du futur?

En développement depuis plusieurs années, le daridorexant est une nouvelle approche pour traiter l'insomnie en évitant l'écueil des somnifères utilisés actuellement qui "endorment" le cerveau. Cette fois, l'idée est de viser plus précisément une hormone, l'orexine, qui stimule l'éveil. La molécule de Idorsia est censée inhiber l'hormone pour réduire l'éveil et favoriser le sommeil, en réduisant l'état de somnolence provoqué par les somnifères classiques.

Le laboratoire n'est d'ailleurs pas le seul à développer cette technologie. Merck a notamment déjà mis sur le marché japonais, américain, australien et canadien son suvorexant, basé sur le même principe que le daridorexant.

Pour le moment, le marché européen ne s'est pas encore ouvert à ces nouveaux médicaments prometteurs (une demande a été déposée par Idorsia en mai dernier) dont on ignore encore les bénéfices et risques sur le long terme.

Un couple de Français à la manoeuvre

Créée en 2017, Idorsia est née du transfert d'une partie des travaux de recherche d'Actelion, la société fondée auparavant par le couple Clozel.

Passionné par la recherche médicale, le couple qui s'était rencontré sur les bancs de la faculté de médecine de Nancy s'est bâti une solide réputation dans la recherche sur les maladies rares à travers cette entreprise dans laquelle il avait mis au point le Tracleer, médicament contre l'hypertension artérielle pulmonaire idiopathique.

Actelion s'était imposée comme la première biotech d'Europe, convoitée par tous les grands noms de l'industrie pharmaceutique, jusqu'à ce que le géant américain Johnson & Johnson débourse 30 milliards de dollars en 2017 pour s'en emparer.

Lors du rachat, Jean-Paul Clozel avait dit vouloir poursuivre ses recherches en créant à plus de 60 ans une nouvelle start-up appelée Idorsia.

L'accord avec Johnson & Johnson prévoyait le transfert d'une partie des recherches alors en cours chez Actelion à cette nouvelle entité, basée à Allschwil, dans la banlieue de Bâle, le coeur de l'industrie pharmaceutique en Suisse.

Thomas Leroy avec AFP