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Danemark: nouvelle étape dans le lancement d'un important site de stockage de CO2 européen

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Le projet Greensand devrait à partir de sa mise en service fin 2025-début 2026, permettre de stocker 400.000 tonnes de CO2 par an dans sa première phase et jusqu'à 8 millions de tonnes annuellement d'ici 2030.

Le Danemark a donné lundi le coup d'envoi à la construction d'un terminal de transit dans le port d'Esbjerg (ouest), un jalon supplémentaire vers la mise en service d'un important site de stockage de CO2 paneuropéen. "Avec la construction de ce terminal, le port est en passe de devenir une plateforme centrale pour le captage et le stockage du CO2 dans l'UE", s'est félicité Mads Gade, le responsable Europe du groupe Ineos, cité dans un communiqué.

Une fois les travaux terminés cet automne, le port d'Esbjerg comprendra six grands réservoirs, chacun capable de stocker environ 1.000 tonnes de CO2 liquéfié issu des usines de biogaz danoises. Le CO2 sera ensuite expédié par bateau pour être stocké de manière permanente à 1.800 mètres en profondeur en mer du Nord. Conduit par le géant britannique Ineos, le projet Greensand devrait à partir de sa mise en service fin 2025-début 2026, permettre de stocker 400.000 tonnes de CO2 par an dans sa première phase et jusqu'à 8 millions de tonnes annuellement d'ici 2030, l'équivalent d'un tiers des émissions danoises.

"Il s'agit de l'un des projets de CSC les plus avancés au monde", a assuré le PDG du Port d'Esbjerg, Dennis Jul Pedersen.

250 millions de tonnes de CO2 à stocker d'ici 2040 en Europe

Greensand n'est pas le seul à vouloir être le premier projet européen de stockage de CO2. Porté par les géants pétroliers Equinor, Shell et TotalEnergies, le projet Northern Lights dit vouloir enfouir ses premières tonnes de CO2 en 2025. La technologie de captage et stockage du Carbone (CSC) est au coeur des ambitions climatiques européennes. La Commission estime que d'ici 2040, l'UE devra stocker 250 millions de tonnes de C02 par an pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris.

Complexe et coûteuse, cette solution est soutenue par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), notamment pour réduire l'empreinte d'industries difficiles à décarboner telles les cimenteries ou la sidérurgie, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de limiter le réchauffement climatique. Mais la priorité reste d'abord de réduire massivement les émissions. Selon l'Agence internationale de l'énergie, la capacité totale de captage de CO2 pourrait atteindre 435 millions de tonnes (Mt) dans le monde en 2030. Soit 1,6% des émissions mondiales.

TT avec AFP