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Bretagne: la contestée centrale au gaz de Landivisiau sera construite par Siemens

Le projet de centrale à gaz de Landivisiau fait l'objet de l'opposition d'associations écologistes.

Le projet de centrale à gaz de Landivisiau fait l'objet de l'opposition d'associations écologistes. - Fred Tanneau-AFP

L'industriel allemand Siemens a reçu une commande de près de 450 millions d'euros pour construire une centrale à gaz de 446 MW à Landivisiau (Finistère) dans une région dépourvue de réacteurs nucléaires.

Le projet de centrale au gaz naturel de Landivisiau en Bretagne, contesté par les écologistes, franchit une étape décisive. "Siemens va construire une nouvelle centrale à cycle combiné clés en main à Landivisiau" et "assurera également l'exploitation et la maintenance des installations pendant une durée de vingt ans", indique le groupe industriel allemand.

La mise en service de la centrale, d'une puissance de 446 MW, est prévue "pour le second semestre 2021" alors qu'elle devait initialement démarrer fin 2016. Le projet avait été lancé par le fournisseur alternatif d'énergie Direct Energie, depuis racheté par Total et rebaptisé Total Direct Énergie.

Contestée, la centrale à gaz fait l'objet de l'opposition d'associations écologistes qui mettent notamment en avant la présence d'un espèce protégée, l'escargot de Quimper, sur le site retenu, tout en évoquant un projet "inutile" et "coûteux". Ses détracteurs manifestent régulièrement sur le site du chantier depuis le début de 2019. L'avancement du projet est également contrarié par une bataille menée sur le terrain juridique par ses opposants.

Les opposants mènent une guérilla judiciaire

Dernier épisode judiciaire en date: la cour administrative d'appel de Nantes avait rejeté en juillet 2019 la demande de l'un de ces associations, Force 5, d'annuler l'arrêté ministériel de 2013 autorisant la construction. Force 5 avait alors manifesté son intention de déposer un recours devant le Conseil d'État.

Dépourvue de centrale nucléaire, la Bretagne ne produit qu'environ 10% à 15% de l'électricité qui y est consommée et importe l'essentiel des régions voisines. Pour remédier à cette situation de vulnérabilité sur le terrain énergétique, un Pacte électrique breton conclu en 2010 prévoyait de nouvelles sources de production d'électricité, dont la future centrale de Landivisiau.

La situation de la Bretagne est encore compliquée par la fermeture programmée d'ici 2022 de la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique), tandis que le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) accumule les retards.

Frédéric Bergé avec AFP