Bayer fait face à 13.400 requêtes contre le glyphosate et 31.000 contre l'implant contraceptif Essure

- - Patrik Stollarz - AFP
Le géant allemand de la chimie et de la pharmacie Bayer a vu son bénéfice net reculer de 36% sur un an au premier trimestre, en raison des coûts liés au rachat l'an dernier de Monsanto. Bayer affiche néanmoins une "solide performance opérationnelle", avec une hausse de 42% de son chiffre d'affaires sur la même période, et a confirmé ses objectifs annuels.
Ses comptes sont principalement affectés par la flambée de ses charges exceptionnelles, passées de 78 millions d'euros au premier trimestre de l'an dernier à 1,05 milliard entre janvier et mars de cette année. L'intégration de Monsanto, acheté en juin dernier pour 63 milliards de dollars, représente près de la moitié de ces charges (492 millions), devant la restructuration du groupe (393 millions), qui a annoncé la suppression de 12.000 emplois.
51 millions d'euros provisionnés
Mais l'industriel de Leverkusen, inventeur de l'aspirine avant de se muer en mastodonte de l'agrochimie, a aussi multiplié par douze ses provisions pour "risques juridiques", à 51 millions d'euros.
Bayer doit d'abord affronter les multiples procédures contre l'herbicide au glyphosate de Monsanto, objet ces derniers mois de deux jugements défavorables en Californie, et désormais visé par "13.400 requêtes" aux États-Unis, selon un décompte actualisé au 11 avril. Le précédent pointage de Bayer en février faisait état de 11.200 procédures contre le seul glyphosate, alors que, compte-tenu du caractère "cancérogène" de ce produit, Monsanto a été condamné à deux reprises, et a dû verser 78,5 millions de dollars à l'automne dernier à un ex-jardinier, puis 80,3 millions de dollars fin mars à un retraité californien.
Mais la branche pharmaceutique, familière des batailles judiciaires, fait par ailleurs face à 31.000 requêtes américaines contre son implant contraceptif Essure, également visé la semaine dernière par la plainte de près de 70 patientes françaises pour "blessures involontaires".