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Avec une facture de gaz multipliée par 10, cet entrepreneur français "met en sommeil" son usine

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Devant l’explosion de sa facture de gaz, le PDG de la Jurassienne de Céramique a décidé de mettre en sommeil son usine du Jura. Les 54 salariés vont être placés en chômage partiel.

"La facture a été multipliée par dix. Notre prévision cette année était de dépenser 400.000 euros. Si on ne fait rien, c’est 4 millions d’euros". Interrogé sur BFMTV ce mardi, Manuel Rodriguez, PDG du groupe Kramer qui possède notamment la Jurassienne de Céramique Française (CJF), une usine de céramique haut de gamme située à Damparis (Jura), cherche par tous les moyens à limiter les dégâts.

"Nous sommes en train de dénoncer notre contrat de gaz, car on ne peut pas continuer comme ça, et nous sommes en train de mettre nos salariés en chômage partiel", explique ce patron, qui dit être en relation avec l’administration pour trouver une solution. 54 salariés sont concernés. Ils travaillent sur l’usine de Damparis, concernée par cette facture astronomique, usine qui va être mise en sommeil.

"Des prix au jour le jour"

L'entreprise est liée à son fournisseur de gaz par "un contrat précaire" basé sur "un prix réel au jour le jour", particulièrement sensible aux variations du marché, a-t-il expliqué à l’AFP. Aux dépenses en gaz "s'ajouteront les dépenses d'électricité qui sont également vertigineuses", ajoute Manuel Rodriguez.

La "mise en sommeil" de l'entreprise, "en accord avec nos clients partenaires", vise à "préserver l'emploi et la trésorerie" sans toutefois "jeter l'éponge", selon Manuel Rodriguez. Celui-ci indique avoir "malgré tout validé les périodes d'essai des salariés déjà en poste".

La CJF, qui s'apprêtait à lancer de nouveaux appareils sanitaires, a repoussé "de six mois au moins" leur commercialisation.

"Même appliquer une hausse de nos prix de 400%, ce qui serait impossible au regard de la concurrence internationale, cela ne suffirait même pas à couvrir les charges fixes liées aux dépenses d'électricité et de chauffage", regrette Manuel Rodriguez. Qui se montre très alarmiste:

"Nous sommes dans le premier wagon, car nous n’avons pas pu bloquer notre facture. Mais toutes les entreprises vont arriver à la fin de leurs contrats de blocage. Si cette crise dure, ce n’est pas le problème (que) de mon entreprise. Ce que je vis, toutes les entreprises vont le vivre", alerte Manuel Rodriguez.
Pauline Ducamp
https://twitter.com/PaulineDucamp Pauline Ducamp Rédactrice en chef adjointe web