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Alstom ne fermera pas d'usine à cause de la fusion avec Siemens

"l'activité est très bonne, je ne vois pas de fermetures de sites", a indiqué Henri Poupart-Lafarge le patron du constructeur ferroviaire français.

"l'activité est très bonne, je ne vois pas de fermetures de sites", a indiqué Henri Poupart-Lafarge le patron du constructeur ferroviaire français. - Patrik STOLLARZ / AFP

Le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, estime que la fusion en cours avec les activités transport de Siemens ne devrait pas entraîner de fermeture de sites, quand bien même certaines usines françaises sont sous-utilisées.

La fusion entre Alstom et Siemens, en cours d'examen approfondi à la Commission européenne, ne devrait pas entraîner de fermeture de site industriel. "Très franchement, l'activité est très bonne, je ne vois pas de fermetures de sites", a indiqué le patron du constructeur ferroviaire français au salon du ferroviaire InnoTrans, à Berlin.

"Le marché de la mobilité nous est extrêmement favorable", a insisté Henri Poupart-Lafarge, estimant que les deux groupes sont plus complémentaires que ses concurrents sur la plupart de leurs marchés, alors que des prévisions pessimistes faisaient état en 2017 de risque de suppressions de milliers de postes à cause de doublons.

Son directeur pour la France, Jean-Baptiste Eymeoud, reste néanmoins inquiet du fait des "trous d'air" attendus sur les sites de Belfort et La Rochelle, entre deux séries. L'activité risque de faiblir sérieusement entre la fin de la production des TGV Océane fin 2020 et la montée en puissance de la fabrication des "TGV du futur" -la génération suivante- vers 2022-2023. Le site de Valenciennes (Nord) est actuellement concerné par une baisse temporaire de charge.

L'usine de Reichshoffen attend des commandes de TER

La situation semble plus inquiétante à Reichshoffen, où l'usine avait été modernisée pour produire des TER Régiolis. Mais Alstom n'en a placé que 250 quand le contrat-cadre passé avec les régions en envisageait quatre fois plus, souligne Jean-Baptiste Eymeoud. D'où des espoirs dans les appels d'offres en cours pour le futur CDG Express (de Paris-Est à l'aéroport de Paris) et les "trains d'équilibres du territoire" Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont. En attendant la mise en production dans quelques années ans de trains hybrides ou à hydrogène, ou encore la percée du bus électrique Aptis en partie produit sur place.

"A Reichshoffen, aujourd'hui, on a encore à sécuriser l'avenir", souligne le patron d'Alstom en France. "Cela coûte des millions d'avoir un site en sous-activité" ajoute-t-il. Mais le directeur général d'Alstom France "ne (veut) pas non plus faire de catastrophisme", et il n'est pas question de fermer l'usine alsacienne, a-t-il assuré.

La Commission européenne prend son temps pour examiner le dossier de la fusion avec Siemens. Celle-ci s'inquiète notamment de la position dominante qu'aurait le nouveau groupe dans les trains à grande vitesse et la signalisation ferroviaire.

F.Bergé avec AFP