Aigle rapatrie une partie de sa production de bottes en France

L'entreprise, créée en 1853, connaissait d'importantes difficultés. La crise sanitaire a relancé les ventes pour les modèles Made in France et la marque entend désormais capitaliser sur ces bons chiffres.

La crise sanitaire a donné une bouffée d'air à la vénérable marque de mode (et notamment de bottes en caoutchouc) Aigle. En 2019, les ventes étaient à la peine, précise au Monde Sandrine Conseiller, directrice générale de l'enseigne. 188 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018 et 197 millions d'euros l'année d'après mais une baisse des ventes notables en Europe. Surtout, les ventes des bottes ont fondu pour passer de 21,8% du chiffre d'affaire total 2018 à 19% en 2019.

2020 a totalement enrayé cette mauvaise dynamique. Le chiffre d'affaires du groupe a bondi à 280 millions d'euros, principalement grâce aux ventes de bottes dont la part du chiffre d'affaires a explosé. Les produits se sont d'ailleurs très bien vendus en France où Aigle fabrique un certain nombre de ses modèles, au sein de son usine d'Ingrandes-sur-Vienne (Vienne).

Entreprise à mission

Le succès est tel que le groupe va rapatrier une partie de sa production chinoise dans l'hexagone. Des modèles pour enfants, haut de gamme (vendues 65 euros) qui alimenteront le marché européen. "D’ici à 2023, 50 % de nos modèles de bottes pour enfants y seront produits" indique au Monde la patronne.

Une manière de réduire l'empreinte carbone puisque Aigle fait partie des premières grandes marques de mode à se présenter comme une "entreprise à mission", autour de la nature et l'écologie.

Le retour en France d'une partie de la production doit permettre de quasi-doubler le chiffre d'affaires à moyen-terme (500 millions d'euros visés).

Créée en 1853, Aigle est aujourd'hui une filiale du géant suisse Maus Frères.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business