350 postes supprimés en France: la direction de Vallourec s’explique

Vallourec rehausse ses perspectives annuelles - Vallourec
Vallourec a annoncé son intention de supprimer 320 postes en France et de fermer son usine à Saint-Saulve, dans le Nord.
Le directeur Europe-Afrique de Vallourec détaille plusieurs raisons qui ont poussé le groupe à fermer la tuberie de Saint-Saulve. D’abord, le "surendettement [accumulé] au fil des crises des années précédentes”. D’après Hubert Paris, si l’objectif d’un résultat brut d’exploitation dans le vert est “en cours”, la trésorerie n’est toujours pas au niveau escompté. Le groupe perd de l’argent.
Cette usine en particulier n’est plus compétitive assure le directeur Europe-Afrique. “Il faut avoir un ou des marchés pour écouler les produits”, dit-il dans les colonnes de La Voix du Nord. Or, poursuit-il, “le marché du pétrole et du gaz, pour lequel la dernière ligne servait pour le traitement thermique a été fortement impacté par les crises”.
Colère des salariés
Les salariés et syndicats ont déploré “la mort de la tuberie”. "On est fatalistes, on s'en doutait (...) c'est la fermeture du site purement et simplement", confiait Michaël Tison, délégué CFDT du site de Saint-Saulve, à la sortie de l'usine, où l'annonce a été faite aux salariés.
"Comme je l'ai dit à ma directrice, je n'aurais pas pensé finir comme ça au bout de 27 ans. Ça fait mal", lâche un salarié. "Il y a beaucoup de dégoût et de tristesse aussi. Il faudra tourner la page", abonde un autre.
Hubert Paris dit de son côté comprendre “la charge émotionnelle très forte pour ce site, qui a été créé et développé par Vallourec depuis 50 ans” et dit travailler avec les collectivités sur la réindustrialisation du site.
Le PDG Philippe Guillemot affirme que le groupe "a déjà des solutions pour un tiers des postes supprimés en France, entre les retraites, les pré-retraites et les reclassements internes."
100 emplois supprimés à Aulnoye-Aymeries
Le directeur Europe-Afrique de Vallourec confirme par ailleurs la suppression d’une centaine d’emplois sur le site d’Aulnoye-Aymeries. “Le chiffre de 100 peut paraître assez important, mais aujourd’hui le site aulnésien est le plus important de Vallourec avec 800 personnes, justifie Hubert Paris. Ces suppressions de postes concernent le pôle recherche et développement du groupe.
L'entreprise précise qu'aucun "acheteur crédible n'a été identifié" pour les activités allemandes, et lance par conséquent leur fermeture.
Concernant le calendrier, "on est dans des discussions qui prennent le temps qu'elles doivent prendre dans les pays dans lesquels on opère", a répondu prudemment le PDG du groupe, tablant sur des départs à compter de fin 2022, et qui s'étaleront "sur toute l'année 2023, en particulier sur l'Allemagne", puisque ce pays va continuer à produire aussi longtemps que les volumes qui sont faits en Allemagne ne sont pas transférés au Brésil.