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Grâce à son montage fiscal, Uber passe encore entre les mailles du fisc français

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Le géant du VTC n'aurait payé que 7 millions d'euros d'impôts l'année dernière, en redirigeant ses bénéfices vers les Pays-Bas.

La technique est désormais bien connue et largement utilisée par les multinationales. L'an dernier, Uber n'a payé que 7 millions d'euros en France, révèle Capital. Une somme minuscule pour un géant dont l'activité française est largement minorée dans sa comptabilitée

Comme la plupart des multinationales, le groupe californien a mis en place un système d'optimisation fiscale pour rediriger la plupart de ses bénéfices vers de meilleurs pâturages, en l'occurrence les Pays-Bas où la fiscalité est plus clémente.

L'entreprise est scindée en deux entités Uber France SAS et Uber Eats France SAS.

Pour la première entreprise, le contrat réalisé avec les clients se fait en réalité avec Uber BV, situé aux Pays-Bas. C'est donc là-bas que le chiffre d'affaires est déclaré et que l'impôt sur les bénéfices est réglé. Résultat, en France, il ne reste que les activités "marketing, assistance et support" qui n'ont généré qu'un chiffre d'affaires de 56,9 millions d'euros l'année en 2021.

En revanche, Uber Eats France SAS affiche un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros mais son résultat net est famélique, là encore grâce à un montage fiscal vers les Pays-Bas, souligne Capital.

La partie de cache-cache fiscal entre Uber et Bercy n'est pas neuve. Lancé en 2011, le service de VTC a employé, pendant des années, des méthodes critiquées pour éviter de payer davantage d'impôts. Le ministère des Finances a lancé deux redressements pour les années 2012 à 2017 pour un total d'un million d'euros. Une faible sanction qui n'a pas incité Uber à modifier son montage fiscal.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business