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"Une première dans notre histoire": après 60 ans de dépendance, la République tchèque ne reçoit plus une goutte de pétrole russe

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La République tchèque reçoit désormais tout son pétrole via l'oléoduc TAL, reliant l'Italie à l'Allemagne, qui est raccordé au pays par la canalisation IKL à la suite de travaux d'expansion d'un coût de 60 millions d'euros.

Plus une goutte de pétrole russe : la République tchèque a officiellement annoncé jeudi avoir mis fin à une dépendance longue de 60 ans, un processus entamé en réaction au lancement de l'offensive russe en Ukraine.

"Pour la première fois de notre histoire, la République tchèque est totalement approvisionnée en pétrole non-russe", a déclaré devant la presse le Premier ministre Petr Fiala.

Auparavant, cet ancien pays du bloc communiste dépendait exclusivement de l'oléoduc Droujba mis en service dans les années 1960. En 2024, il importait encore plus de 40% de son pétrole par cet itinéraire, bénéficiant d'une exemption des sanctions de l'Union européenne (UE) en raison de son enclavement.

Raccordé à l'oléoduc TAL entre l'Italie et l'Allemagne

Mais il a stoppé l'approvisionnement début mars et reçoit désormais tout son pétrole via l'oléoduc TAL à la suite de travaux d'expansion d'un coût de 60 millions d'euros. "Les nouvelles livraisons ont commencé à arriver" mercredi, a précisé Petr Fiala. Le volume annuel prévu, allant jusqu'à huit millions de tonnes, permettra de "couvrir la consommation nationale en toute sécurité".

Transportant depuis le port italien de Trieste du brut importé de la région de la mer Caspienne, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, le pipeline TAL relie l'Italie à l'Allemagne où il est raccordé à la République tchèque par la canalisation IKL. Lancé en 1967, TAL est détenu par un consortium de huit groupes pétroliers, dont l'entreprise publique tchèque Mero et les géants mondiaux Shell, Eni et ExxonMobil.

La République tchèque, née de la scission en 1993 de la Tchécoslovaquie, s'est déjà affranchie du gaz russe et veut également cesser d'utiliser l'uranium russe pour alimenter ses deux centrales nucléaires.

TT avec AFP