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Tableau de bord de l'énergie: retard des travaux sur les réacteurs nucléaires, les réserves d'eau augmentent

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Alors que le plan de sobriété énergétique a été présenté par le gouvernement jeudi dernier, EDF a pris du retard sur les travaux de ses réacteurs nucléaires à l'arrêt. Si les stocks de gaz sont désormais remplis, les réserves d'eau sont en très légère hausse cette semaine.

EDF éprouve des difficultés à tenir son calendrier pour relancer son parc de réacteurs nucléaires avant l'hiver. Au lendemain de la présentation du plan de sobriété énergétique du gouvernement, l'énergéticien déplorait 28 réacteurs en fonctionnement ... pour autant à l'arrêt. Trois ont été relancés au cours du week-end à savoir Nogent 1, Bugey 2 et Cruas 4 tandis que Paluel 2 doit redémarrer dans la journée de lundi.

Sur les 25 réacteurs nucléaires encore à l'arrêt ce lundi matin, 15 le sont pour contrôle ou réparation de soudures affectées par les corrosions. EDF a annoncé que les réparations de soudures pour corrosion étaient terminées sur trois réacteurs à Chinon, Cattenom (prononcer CattenomE) et Bugey. Mais cette bonne nouvelle est contre-balancée par les retards accumulés sur plusieurs sites : une semaine de décalage à Nogent, dix jours à Gravelines et Cruas, et même un mois et demi de retard sur l’un des deux réacteurs de Flamanville qui ne sera relancé que fin novembre.

L'heure est à l'économie sur les réserves d'eau

Le défi est grand pour l'énergéticien qui doit tenir un calendrier serré contenant beaucoup de réacteurs en maintenance ou en réparation en même temps. C’est l’enjeu pour l’hiver : dans quelle mesure EDF pourra respecter le calendrier qu’il a donné ? Pour le moment, il est toujours prévu de redémarrer 16 réacteurs d’ici la fin du mois de novembre. Les semaines qui viennent seront décisives.

Du côté des barrages qu'exploite EDF, ils sont remplis à 64% soit une hausse de deux points qui rapproche un peu plus leur niveau des moyennes historiques, légèrement supérieures à 71%. Le barrage des Alpes du Nord fait office de bon élève avec un remplissage à 80% (+3,1 points par rapport aux normales) contrairement à ceux des Alpes du Sud, des Pyrénnées et du Massif Central qui oscillent entre 52 et 59% bien que le dernier soit en réalité proche de son niveau habituel. En général à cette époque, EDF puise dedans car les précipitations sont fréquentes en octobre mais actuellement, l'énergéticien préfère économiser ses précieuses réserves en eau.

Du côté du gaz, les stocks sont plein depuis plusieurs semaines, à 97%. En revanche, il faut rappeler qu'ils ne couvrent « que » 25% de la consommation annuelle en gaz en France. S’ils diminuent pendant l’hiver, Engie s’organise pour les réapprovisionner au fil de l’eau, notamment grâce au gaz naturel liquéfié qui arrive par bateaux.

Timothée Talbi