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Réforme de la sûreté nucléaire: l'intersyndicale de l'IRSN craint "une baisse du niveau de protection"

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La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a appelé lundi à faire la distinction "entre le projet de loi (...) et le travail qui doit être mené au niveau des directions de l'ASN et de l'IRSN pour mettre en place" cette nouvelle organisation.

Les syndicats de l'IRSN, expert français de la sûreté nucléaire, ont mis en garde lundi contre une "baisse du niveau de protection de la population", conséquence annoncée selon eux de la réforme de la sûreté envisagée par le gouvernement, contre laquelle ils entendent faire grève. La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a appelé lundi à faire la distinction "entre le projet de loi (...) et le travail qui doit être mené au niveau des directions de l'ASN et de l'IRSN pour mettre en place" cette nouvelle organisation, les appelant implicitement à co-construire cette nouvelle structure dans laquelle elles vont fusionner, devant l'association des journalistes économiques et financiers.

Après avoir consulté les salariés lors d'une assemblée générale le 20 novembre dernier, l'intersyndicale "réaffirme son opposition à ce projet", dans une première réaction officielle au projet de loi, avant qu'il ne soit présenté et débattu. Son adoption "conduirait à une dégradation du système de gouvernance de la sécurité nucléaire et à une baisse du niveau de protection de la population", écrit l'intersyndicale, désappointée après l'annulation d'une rencontre prévue lundi avec la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, à qui elle avait en prévision adressé une lettre ouverte.

Les syndicats de l'IRSN ont déposé un préavis de grève pour le 13 décembre

Agnès Pannier-Runacher devait présenter le projet de loi aux personnels de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), gendarme des centrales, et de l'Institut de radioprotection et sûreté nucléaire (IRSN), son expert technique, que le gouvernement souhaite fusionner d'ici au 1er janvier 2025. Le report d'une semaine de cette rencontre a suscité de la "colère" parmi les salariés de l'IRSN, selon leurs représentants syndicaux, qui y ont vu un "manque de considération". "Le report d'une semaine est lié à des contraintes d'agenda pour plusieurs participants", a indiqué le cabinet de la ministre.

Pour les syndicats, cette loi va "dégrader la qualité de l'évaluation des risques nucléaires et radiologiques", notamment du fait de la séparation dans des entités distinctes de différents types d'expertises. Autre sujet d'inquiétude, la perte de transparence vis-à-vis du public, avec la disparition de "l'obligation légale de publication des avis techniques et scientifiques qui s'impose aujourd'hui à l'IRSN". Enfin, les syndicats estiment que cette réorganisation va se muer en désorganisation du système: ce projet, soulignent-ils, "va introduire des changements majeurs dans les modes de travail, les relations entre les acteurs de la sûreté et de la radioprotection, les statuts des personnels".

Les syndicats de l'IRSN ont indiqué avoir déposé un préavis de grève pour le 13 décembre au matin, date à laquelle le projet de loi devrait être présenté en conseil des ministres.

TT avec AFP