Précarité énergétique: en 2019, 12% des ménages ne pouvaient pas se chauffer correctement

Un système de chauffage (photo d'illustration). - RI - Pixabay
En France, entre trois et quatre millions de ménages ne peuvent se chauffer correctement, par manque de moyens ou parce qu'ils vivent dans une passoire thermique. Sur la dernière décennie, la précarité énergétique a touché en moyenne 12,9% des ménages assure une étude du Commissariat général au développement durable.
Si l'on compare 2019 (11,9% de ménages touchés) à 2010 (13,7%), la précarité énergétique semble avoir un peu baissé. Mais "ce recul apparent entre ces deux années est uniquement dû à la météo", explique l'organisme. Les températures de mois hivernaux ont été beaucoup plus clémentes en 2019 qu'en 2010, ce qui s'est traduit "par des factures de chauffage beaucoup plus faibles". En excluant "l'effet météo", l'indicateur est au même niveau (12,5%) pour les deux années, précise l'étude.
Hausse des prix
La forte hausse des prix de l'énergie a en revanche accru la précarité énergétique dans l'Hexagone. Les tarifs hors taxes de l'électricité ont grimpé de 35% entre 2010 et 2019, de même pour les énergies fossiles avec une hausse de 14% pour le fioul et de 11% pour le gaz de ville. Par ailleurs, tirée par la taxation du carbone (7 euros la tonne de CO2 en 2014 contre 44,60 euros actuellement) et la TVA (passée de 19,6% à 20% en 2014), la fiscalité a fortement augmenté: elle s'est accru de 110% pour les ménages se chauffant au gaz et de 79% pour ceux au fioul entre 2010 et 2019, précise le CGDD.
La baisse de la consommation liée au renouvellement du parc de logements et à la rénovation énergétique a néanmoins contrebalancé la hausse des prix. La meilleure isolation des logements, le changement des équipements de chauffage au profit de solutions moins coûteuses ont permis de faire reculer la précarité énergétique. "Plus de cinq millions de maisons individuelles, soit un tiers du parc total, ont fait l’objet de travaux de rénovation entre 2014 et 2016", précise l'étude. En outre, la hausse des revenus des ménages a aussi compensé, en partie, la hausse des prix.
Chèque énergie
L'indicateur de précarité énergétique ne tient néanmoins pas compte des différentes mesures dont peuvent bénéficier les ménages concernés. L'étude cite notamment le "chèque énergie", mis en place en 2018: "en supposant que tous les ménages bénéficiaires l’utilisent, le chèque énergie a fait passer le taux de précarité de 12,1 % à 10,9 % en 2018", estime le CGDD. La revalorisation de son montant et l'augmentation du nombre des ménages bénéficiaires a ainsi permis de ramener la précarité énergétique à 10,1 %, "contre 11,9 % avant prise en compte du chèque".