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Pétrole: l'Ufip estime que les Etats-Unis seuls ne peuvent pas "changer radicalement les marchés"

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Alors que Donald Trump souhaite "forer à tout va" lors de son second mandat présidentiel, Olivier Gantois rappelle que l'Opep et la Russie "se mettent d'accord pratiquement chaque mois pour limiter leur production de manière à ce qu'il n'y ait pas d'excédent sur le marché."

Donald Trump n'a pas les cartes en main pour réduire les prix du pétrole. Durant la campagne électorale et plus récemment à l'occasion de son investiture, le nouveau président américain a fait part de sa volonté d'accroître la production nationale d'or noir afin d'orienter les prix à la baisse. Mais malgré leur rang de premier producteur mondial, les Etats-Unis n'ont pas la capacité pour exercer une telle influence sur les prix selon Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP EM).

"La production pétrolière est répartie entre l'ensemble des continents et il n'y a pas un pays seul qui puisse changer radicalement les marchés pétroliers", a-t-il souligné au micro de Radio Classique.

L'expert constate que le marché pétrolier fait preuve d'une véritable résilience face aux perturbations géopolitiques qui se sont accrues ces dernières années. "Le troisième producteur mondial, la Russie, est en guerre depuis maintenant trois ans en Ukraine et malgré l'embargo qu'a décrété l'UE, ça n'a pas eu de vrai impact sur les marchés pétroliers, observe-t-il. Les problèmes politiques au Proche-Orient, qui n'ont d'ailleurs pas eu d'expansion au Moyen-Orient, n'ont pas eu d'impact sur les marchés pétroliers."

"Si les Etats-Unis produisent plus, l'Opep produira moins"

Olivier Gantois voit trois raisons à l'absence d'effets de la politique énergétique américaine sur les marchés mondiaux du pétrole. D'abord, la production américaine ne cesse d'augmenter depuis quelques années, aussi bien sous l'administration démocrate que républicaine. Par ailleurs, la demande mondiale de pétrole est dans une phase ascendante. Mais surtout, les Etats-Unis ne sont pas les seuls acteurs du côté de l'offre.

"Depuis huit ans, l'Opep et la Russie se mettent d'accord pratiquement chaque mois pour limiter leur production de manière à ce qu'il n'y ait pas d'excédent sur le marché, explique Olivier Gantois. Si les Etats-Unis produisent plus, l'Opep produira moins."

Au cours des premières semaines de 2025, les prix à la pompe ont ainsi augmenté de plus de 5 centimes en raison d'un prix du baril qui flirte désormais avec les 80 dollars là où il se situait autour de 74 dollars en fin d'année.

Timothée Talbi