Pénurie de carburants: quel est le nouveau calendrier des ristournes?

La question était presque systématiquement posée aux membres du gouvernement ces derniers jours: la remise sur le prix du litre au carburant sera-t-elle prolongée pour compenser les difficultés d'approvisionnement dans les stations-essence? Plusieurs ministres avaient explicitement formulé l'hypothèse d'une prolongation de cette ristourne. Elisabeth Borne a définitivement tranché à ce sujet en annonçant l'extension de cette mesure pour 15 jours supplémentaires:
"Nous allons prolonger cette remise sur les carburants jusqu'à mi-novembre et j'ai eu le PDG de Total cet après-midi qui va également prolonger sa ristourne", a déclaré la Première ministre sur le plateau du 20 heures de TF1 dimanche soir.
Le calendrier du dispositif est donc quelque peu bousculé par cette extension. La ristourne de 30 centimes du gouvernement qui s'applique depuis le 1er septembre ne cessera donc pas au 31 octobre comme prévu initialement mais aux alentours du 15 novembre. A partir de cette date, elle devrait donc être réduite à 10 centimes et ce, jusqu'au 31 décembre 2022.
Du côté de TotalEnergies, la remise complémentaire de 20 centimes va aussi être prolongée jusqu'à mi-novembre avant d'être abaissée à 10 centimes jusqu'à la fin de l'année.
Des dispositifs ciblés au-delà
Invité du Face-à-face de BFMTV et RMC ce lundi matin, Bruno Le Maire a confirmé que la ristourne du gouvernement ne s'appliquerait plus en 2023. "Que la Première ministre décide de la prolonger pour 15 jours parce qu’il y a eu des difficultés et qu’il continue d’y en avoir dans les stations-service, chacun peut le comprendre, a-t-il estimé. Mais chacun comprendra aussi que nous ne pouvons pas conserver de manière définitive une mesure qui est aussi une incitation à consommer du carburant dont des énergies fossiles, qui est une subvention aux énergies fossiles."
"Ce serait totalement contradictoire avec notre politique de décarbonation et d’accélération de la transition énergétique", a-t-il rappelé.
En revanche, le ministre de l'Economie et des Finances a de nouveau indiqué qu'un autre dispositif, davantage ciblé, pourrait succéder à la remise actuelle. Dans l'état, les ristournes profitent à l'ensemble des automobilistes sans distinction de revenus ou de fréquence d'utilisation de leur voiture.
"Si les prix devaient s’envoler, ça peut toujours arriver, nous avons prévu en 2023 d’aider nos compatriotes qui prennent leur voiture pour aller travailler, a-t-il expliqué. Ça peut être des médecins, des professions libérales, des salariés et ce sera une aide ciblée et rien d’autre."