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Nucléaire: le groupe français Orano dénonce la "nationalisation" de sa filiale Somaïr au Niger

Un employé dans l'usine de retraitement d'Orano à La Hague, dans la Manche, le 14 décembre 2022 (photo d'illustration).

Un employé dans l'usine de retraitement d'Orano à La Hague, dans la Manche, le 14 décembre 2022 (photo d'illustration). - Lou BENOIST / AFP

Le régime militaire du Niger a annoncé jeudi la nationalisation de la Somaïr, filiale du groupe français Orano qui en a perdu le contrôle opérationnel depuis plusieurs mois.

Orano, le fleuron français du nucléaire, proteste contre l'annonce de la nationalisation de sa filiale Somaïr au Niger, dans un communiqué publié ce vendredi 20 juin.

"Le 19 juin 2025, le Gouvernement du Niger a annoncé (...) son intention de s'approprier la Somaïr, une joint-venture détenue depuis 1968 par Orano et Sopamin, qui représente l'Etat nigérien au sein de l'actionnariat de la société minière", constate le groupe, détenu par l'Etat français à hauteur de 90%.

La Somaïr opère dans l'extraction de l'uranium dans plusieurs gisements près de la ville d'Arlit selon Orano. 63% des parts de la société sont appartiennent au groupe français, la Sopamin en détient 37%.

"Cette expropriation constitue une nouvelle étape dans la stratégie des autorités militaires visant à expulser Orano du Niger, après leur prise de pouvoir en 2023, malgré les efforts répétés de l'entreprise pour engager le dialogue et la coopération", poursuit Orano.

Le groupe rappelle qu'il a engagé plusieurs procédures d'arbitrage international.

Bras de fer

L'exploitation de l'uranium au Niger est au centre d'un bras de fer entre la junte qui a pris le pouvoir en 2023 à Niamey et le groupe Orano (né de la restructuration d'Areva).

Le dossier est devenu un symbole des tensions exécrables entre la France et le régime, qui se rapproche d'autres partenaires comme la Russie ou l'Iran.

En décembre 2024, Orano (ex-Areva) avait acté la perte du contrôle opérationnel de ses trois filiales minières au Niger: la mine de Somaïr, celle de Cominak (fermée depuis 2021) et le gisement d'Imouraren.

Ce dernier site est l'un des plus importants gisements d'uranium au monde, avec des réserves estimées à 200.000 tonnes, et Niamey a retiré à Orano son permis d'exploitation en juin 2024.

PL avec AFP