Le nucléaire gagne en popularité auprès des Français dans un contexte de crise énergétique

Le nucléaire regagne le coeur des Français. C'est l'un des principaux enseignements du dernier sondage du cabinet Elabe réalisée pour Les Echos, Radio Classique et l'Institut Montaigne. D'après les résultats de cette étude, deux Français sur trois estiment qu'il s'agit d'une énergie d'avenir, un pourcentage en hausse de 20 points depuis 2016.
Les personnes interrogées sont même 78% à considérer que l'atome garantit l'indépendance énergétique de la France à l'heure où une partie significative du parc nucléaire national est toujours à l'arrêt et doit être relancée par EDF en vue d'une période hivernale qui s'annonce tendue.
Le nucléaire est d'autant plus populaire auprès des Français que 62% d'entre eux trouvent qu'il est une énergie bon marché, un pourcentage en hausse de 5 points par rapport à l'année dernière. En revanche, la part de sondés louant le nucléaire est plus faible quand les critères pris en compte sont sa sûreté, sa contribution à la lutte contre le dérèglement climatique (54% pour les deux) ou sa propreté (47%).
Le "tout renouvelable" en net recul dans l'opinion publique
Cette amélioration de l'image du nucléaire ne nuit pas pas à celle des énergies renouvelables. Une large majorité des personnes interrogées les perçoivent comme des énergies d'avenir (81%), propres (78%), sûres (70%), garantissant l'indépendance énergétique de la France (64%) et bien évidemment contribuant à la lutte contre le dérèglement climatique (78%). Le coût constitue toujours le seul critère sur lesquelles les énergies pêchent auprès de la population puisque seuls 42% des Français jugent qu'elles sont bon marché.
Le cumul de ces différents arguments aboutit à une forte augmentation de la part de Français favorable à un mix énergétique consistant à développer à la fois les énergies renouvelables et à construire de nouvelles centrales nucléaires pour remplacer les anciennes ou rénover celles existantes. Ils sont désormais 60% à se ranger du côté de cet axe de politique énergétique alors qu'ils étaient à peine plus d'un sur deux l'année dernière.
Surtout, les partisans du "tout renouvelable", qui souhaitent développer ces énergies et arrêter progressivement les centrales nucléaires, ne représentent plus qu'un gros quart des sondés (27%) contre 37% en 2021. De l'autre côté du prisme, les soutiens du "tout nucléaire", qui veulent mettre un terme au développement des énergies renouvelables au profit de la construction des centrales nucléaires, ne constituent qu'un maigre 10% de l'échantillon.
* Etude menée en début de semaine auprès d'un échantillon représentatif de 1006 personnes majeures habitant en France métropolitaine