Grâce à ses petits réacteurs nucléaires, Calogena veut chauffer les villes

150 fois plus petit qu'un EPR, ce mini réacteur, sorte de "crayon qui contient des pastilles d'uranium", pourra chauffer en moyenne 12.000 foyers. Son fabricant vise le marché des villes moyennes.

Va-t-on vers une révolution du chauffage urbain? Grâce au SMR, petit réacteur nucléaire modulable en français, le groupe Gorgé souhaite alimenter les réseaux de chauffage urbain avec son projet Calogena. "C'est un sujet très important car c'est un secteur extrêmement carboné. Pour se chauffer on brûle du fioul, du gaz, du charbon...", souligne auprès de BFM Business Raphaël Gorgé, PDG du Groupe Gorgé et président de Calogena.

"Crayon qui contient des pastilles d'uranium"

En 2021, le chauffage des bâtiments a généré 2,5 milliards de tonnes directes de CO2 dans le monde, soit près de 7% des émissions mondiales selon l'International Energy Agency. Pour décarboner le secteur, Calogena propose un réacteur s'appuyant "sur du combustible utilisé dans la plupart des centrales nucléaires françaises", explique Raphaël Gorgé. Soit une sorte de "crayon qui contient des pastilles d'uranium".

"L’intérêt de ces combustibles, c’est qu’ils existent déjà, on les utilise depuis des dizaines d’années, signale le PDG du groupe. On va les utiliser dans des tailles très nettement plus petites que celles des EPR, à peu près 150 fois plus petit."

Le cœur du réacteur mesure moins d'un mètre cube. Il sera ainsi possible de l'enfouir sous terre, immergé dans une piscine pour qu'il puisse rester sept jours en autonomie sans craindre de surchauffe.

Les SMR, avenir énergétique de la France ? - 16/10

17:41

Un module pour alimenter environ 12.000 foyers

"Il ne faut pas être trop proche des villes", souligne également Raphaël Gorgé qui signale que ces SMR devront être installés à distance des communes (entre 15 et 20 kilomètres). Le président du projet estime qu'un module Calogena pourra alimenter 12.000 foyers. Ainsi les communes entre 50.000 et 100.000 habitants seront le public visé.

Si le projet est prévu pour 2030, les négociations avec les municipalités ont déjà commencé car "cela prend des années", selon Raphaël Gorgé. "Ce sont des contrats de longues durées entre les opérateurs de chaleur, les collectivités et l’entreprise", explique-t-il soulignant que Calogena pourrait vendre le réacteur comme l'énergie produite.

Théodore Laurent