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Gaz: le bouclier tarifaire va-t-il coûter moins que prévu à l’Etat en 2023?

Un brûleur au gaz, le 27 janvier 2021 à Quimper

Un brûleur au gaz, le 27 janvier 2021 à Quimper - Fred TANNEAU © 2019 AFP

Avec la chute des prix sur les marchés, les tarifs réglementés de vente du gaz sans mesure de protection des consommateurs seraient aujourd'hui revenus à un niveau proche des tarifs gelés dans le cadre du bouclier tarifaire.

Estimée à 11,6 milliards d’euros en 2023, la facture du bouclier tarifaire sur le gaz pourrait être nettement moins élevée que prévu pour l’Etat. Selon les données de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) relayées par Les Echos, la chute des prix sur les marchés depuis plusieurs mois réduit considérablement le coût du dispositif mis en place par le gouvernement pour protéger les ménages de la flambée des prix énergétiques entamée en 2021.

Baisse des prix du marché

Les barèmes publiés par la CRE pour avril 2023 montrent en effet que le niveau moyen des tarifs réglementés de vente sans bouclier tarifaire seraient quasiment revenus à un niveau "normal" puisqu’ils ne dépasseraient désormais les tarifs gelés dans le cadre du bouclier que de 1,3%, contre un écart de près de 61% en janvier.

"Le bouclier tarifaire sur le gaz ne coûte presque plus rien à l’Etat en raison de la baisse des prix de marché (mais il a fortement coûté dans le passé!). C’est probablement le moment de signer des prix fixes", observe également sur Twitter le spécialiste de l’énergie, Nicolas Goldberg, partner chez Colombus Consulting.

Pour rappel, le bouclier tarifaire a gelé l’an dernier les tarifs réglementés du gaz à leur niveau de novembre 2021, permettant aux Français de ne pas voir leur facture exploser malgré la flambée des prix sur les marchés. Le dispositif a été reconduit en 2023 avec une hausse des TRV gelés limitée à 15%.

Le bouclier tarifaire sur le gaz supprimé au 1er juillet?

Référence européenne du gaz naturel, l’indice TTF néerlandais évolue aujourd’hui aux alentours de 40 euros le mégawattheure alors qu’il avait frôlé les 350 euros fin août 2022. Dans ces conditions, le bouclier tarifaire pourrait s’éteindre comme prévu au 1er juillet, bien qu’un prolongement jusqu’au 31 décembre était envisagé.

L’exécutif préfère toutefois rester prudent. Auprès des Echos, une source ministérielle se réjouit de la baisse des prix sur les marchés qui "pourrait représenter plusieurs milliards d’euros de dépenses en moins" mais il n’est pas totalement exclu que la tendance s’inverse dans un "contexte international toujours incertain".

D’après le quotidien économique, un bouclier tarifaire pourrait tout de même être conservé pour prévenir toute nouvelle hausse des prix. Dans le cas contraire, la poursuite de la baisse sur les marchés permettrait à l’Etat de percevoir des recettes supplémentaires et de réduire davantage le coût de la crise énergétique.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco