BFM Business
Energie

Elle refuse de renoncer au gaz russe mais la Hongrie va tout de même acheter du gaz liquéfié au français Engie

placeholder video
L'accord prévoit la livraison annuelle de 400 millions de mètres cubes entre 2028 et 2038, soit un total de quatre milliards de mètres cubes et 4,5% de la demande annuelle du pays.

La Hongrie a signé avec le groupe français Engie un contrat de dix ans pour être approvisionnée en gaz naturel liquéfié (GNL), a annoncé jeudi le ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, Péter Szijjarto.

L'accord, conclu entre la société publique hongroise MVM CEEnergy et Engie Energy Marketing Singapore, prévoit la livraison annuelle de 400 millions de mètres cubes de GNL entre 2028 et 2038, soit un total de quatre milliards de mètres cubes.

Rapporté à la consommation hongroise de gaz - environ 8,5 milliards de mètres cubes en 2023 -, ce volume ne représente qu'environ 4,5% de la demande annuelle du pays, mais cet accord illustre une tentative de diversification de l'approvisionnement de la Hongrie qui refuse de renoncer au gaz russe.

Selon les derniers chiffres, la Hongrie a importé quelque 7,8 milliards de mètres cubes de gaz entre octobre 2023 et septembre 2024.

"Etape importante"

Péter Szijjarto a souligné que "ce contrat (...) marque une étape importante pour la sécurité énergétique de la Hongrie", en insistant sur l'importance de la diversification des fournisseurs.

"Cet accord aide la Hongrie et la région (Europe centrale et orientale) à diversifier leurs sources d'approvisionnement en gaz", a commenté de son côté la direction d'Engie, fournisseur de gaz historique français qui s'approvisionne en GNL pour ses clients grâce à des contrats de long terme, notamment en Algérie et aux États-Unis.

La conclusion de cet accord survient alors que la Commission européenne a présenté une feuille de route visant à mettre fin aux importations de gaz russe dans l'Union européenne (UE) d'ici fin 2027. Bruxelles veut interdire les nouveaux contrats dès cette année, puis éteindre progressivement l'ensemble des livraisons deux ans plus tard.

En 2024, la Russie assurait encore 19% de l'approvisionnement en gaz de l'UE, dont près de la moitié sous forme de GNL.

Le président américain Donald Trump s'est dit prêt à prendre de nouvelles sanctions contre la Russie, mais à la condition que les Européens arrêtent d'acheter des hydrocarbures russes, dont les ventes sont l'une des principales sources de financement de la machine de guerre russe contre l'Ukraine.

OC avec AFP