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"Des filières entières qui vont licencier": Marc Ferracci s'inquiète du moratoire sur le financement des énergies renouvelables

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Le ministre de l'Industrie Marc Ferracci a exprimé ses craintes concernant le financement des énergies renouvelables et plaide pour un maintien des subventions publiques pour les secteurs de l'éolien et du photovoltaïque.

Des dizaines de milliers d'emplois menacés, des "filières entières vont licencier", si un moratoire sur le financement des énergies renouvelables devait être décidé, car il y a beaucoup d'emplois industriels associés à l'éolien et au photovoltaïque, a souligné mardi le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci sur CNews et Europe 1.

"Un moratoire sur les énergies renouvelables, ce serait d'abord un moratoire sur l'emploi. Ça veut dire plein de projets d'investissement qui vont s'arrêter, ça veut dire des filières entières qui vont licencier", a déclaré le ministre.

Ses propos interviennent le jour où le Sénat doit examiner la proposition de loi du sénateur Les Républicains Daniel Gremillet (Vosges) qui divise le camp macroniste et la droite depuis que le patron des Républicains Bruno Retailleau, membre du gouvernement, a plaidé pour la fin des "subventions publiques" pour l'éolien et le photovoltaïque. "Je note qu'il (Bruno Retailleau, NDR) a défendu les éoliennes par le passé lorsqu'il était président du conseil général de Vendée", a relevé Marc Ferracci, en rappelant qu'il était lui-même allé en Vendée récemment "pour visiter un champ d'éolien en mer": "Je peux vous dire qu'il y a des emplois industriels associés à l'éolien".

Évoquant les usines de Cherbourg, Saint-Nazaire, ou du Havre où sont fabriquées et/ou assemblées des pâles et composants d'éoliennes, le ministre a fait valoir les "8.000 emplois" de la seule filière des éoliennes en mer.

"Si on étend cela à toutes les énergies renouvelables, le photovoltaïque ce sont des dizaines de milliers d'emplois, a-t-il ajouté.

Électrifier les usages

Sans jamais prononcer le mot de climat, le ministre a souhaité la fin de la "guerre de religion" entre nucléaire et renouvelables. Il a notamment souligné l'enjeu de "souveraineté énergétique" de l'éolien et du photovoltaïque. "Aujourd'hui, nous avons besoin d'électrifier nos usages pour moins dépendre du gaz et du pétrole : 60% de notre consommation énergétique, c'est du gaz et du pétrole importé, c'est 70 milliards d'euros de déficit sur notre balance commerciale et c'est une dépendance vis à vis de la Russie" notamment, a-t-il fait valoir.

"Certaines énergies renouvelables, l'éolien terrestre en particulier, sont aussi compétitives, autour de 70 euros du megawattheure pour le coût de production, que le nucléaire existant", a-t-il ajouté.

"Le sujet c'est électricité décarbonée contre énergie fossile. Moi ce que je veux c'est qu'on sorte de la dépendance au gaz et au pétrole que nous importons", a-t-il dit.

HC avec AFP