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Derrière le pétrole, les prix des carburants vont continuer de baisser (et ce n'est pas bon signe pour l'économie mondiale)

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Si la dégringolade des prix du pétrole laisse espérer une baisse des prix à la pompe dans les prochaines semaines, elle illustre surtout la crainte de voir l'économie mondiale ralentir, voire entrer en récession, dans le sillage de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Après une nette baisse ces derniers mois, les prix des carburants devraient poursuivre leur décrue. En cause, la chute des cours du pétrole sur fond de guerre commerciale lancée par les États-Unis avec l'annonce de droits de douane massifs visant les pays du monde entier.

Vers 16 heures vendredi 4 avril, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, chutait de 7,53% à 64,86 dollars, au plus bas depuis août 2021. Le baril de West Texas Intermediate, référence américaine, pour livraison en mai, s'enfonçait de son côté de de 8,19% à 61,47 dollars.

Les prix de l'or noir s'étaient déjà effondrés de près de 6,5% en séance jeudi en réaction à l'offensive protectionniste de Donald Trump. Une dégringolade qui s'est accélérée ce vendredi après la riposte de la Chine qui a annoncé des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains dès le 10 avril. À cela s'ajoute la hausse de production inattendue de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés.

Selon les relevés du ministère de la Transition énergétique, le litre de gazole s'élevait la semaine dernière à 1.6276 euro en moyenne, contre 1.7127 euro pour le sans plomb 95. Des prix qui pourraient donc encore baisser dans les prochains jours ou prochaines semaines si les cours du pétrole ne remontent pas d'ici là, la répercussion sur les prix à la pompe n'étant pas immédiate.

Craintes d'une récession mondiale

Seule l'ouverture de négociations susceptibles d'atténuer les tensions commerciales pourraient envoyer un signal favorable aux investisseurs. Mais à ce stade, ces derniers craignent surtout les impacts de la guerre commerciale: "Les tarifs douaniers radicaux de Trump ont fait comprendre aux investisseurs que l'économie américaine -et peut-être l'économie mondiale- se dirigeait directement vers un ralentissement significatif, voire une récession", explique à l'AFP Arne Lohmann Rasmussen, analyste de Global Risk Management.

Le marché se dit que la guerre commerciale va finir par avoir de "dures conséquences sur le consommateur à travers le monde", a également souligné Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.

"Les craintes d'une récession signifient moins d'industrie et moins de consommation de pétrole", plombant valeurs industrielles et pétrolières, a-t-il ajouté.

Si les produits énergétiques sont exemptés de taxes par la Maison Blanche, les prix de ces derniers demeurent très sensibles aux ralentissements économiques. Ainsi, la baisse du prix du pétrole, qui est à première vue une bonne nouvelle pour les automobilistes, symbolise surtout la crainte d'un ralentissement économique mondial qui n'épargnerait pas la France, avec les conséquences que cela implique en termes de croissance et d'emploi.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco