Bruno Le Maire estime que la taxe exceptionnelle sur les raffineurs rapportera 200 millions d'euros

Le montant semble dérisoire par rapport aux 26 milliards attendus de la récupération des "rentes" réalisées par les énergéticiens producteurs d'électricité. Mais l'Etat devrait quand même y ajouter 200 millions d'euros correspondant à la taxe temporaire sur les bénéfices exceptionnels des producteurs de pétrole, de gaz, de charbon et les raffineurs. C'est le chiffre qu'a mentionné Bruno Le Maire au micro de Franceinfo ce mardi matin.
"En l’espèce, en France, il n’y a que des raffineurs et ça ne va rapporter que 200 millions d’euros, c’est-à-dire pas grand-chose par rapport au mécanisme de lutte contre les rentes qui me paraît juste, efficace et qui existe en France depuis un an et demi", détaille Bruno Le Maire.
Cette mesure correspond au second amendement que porte le gouvernement au projet de loi de finances 2023 et qui consiste en une contribution temporaire de ces entreprises fixée à 33% de leurs bénéfices supérieurs de plus de 20% à la moyenne des années 2019-2021.
"Nous avons besoin d’entreprises, de PME, de TPE qui soient profitables"
Interrogé sur la différence entre cet amendement et la taxation que souhaitait instaurer la Nupes, le ministre de l'Economie et des Finances a insisté sur le ciblage de cette contribution. "La Nupes ne voulait pas mettre en place une taxe sur les superprofits mais une taxe qui durerait jusqu’en 2025, sur tous les profits, de toutes les entreprises au-delà de 750 millions d’euros de chiffre d’affaires, a-t-il déploré. Cela veut dire que dans le domaine du luxe, de la chimie, de la pharmacie, de l’automobile, de l’aéronautique avec Airbus, toutes nos entreprises auraient été taxées."
Bruno Le Maire a insisté sur la nécessité de ne pas freiner le développement économique des entreprises, quelle que soit leur taille. "Dans le fond, ce que la Nupes ne veut pas, c’est qu’une entreprise soit profitable, a-t-il estimé. On commence par les gros et on finit par les plus petits, on commence par les entreprises du CAC 40 et on finit toujours par taxer les PME. C’est contre ça que je me suis insurgé car j’estime qu’aujourd’hui, nous avons besoin d’entreprises, de PME, de TPE qui soient profitables, qui créent de l’emploi et de la prospérité pour nos compatriotes."
Un autre amendement plus fructueux
Le patron de Bercy est également revenu sur le premier amendement porté par le gouvernement et qui vise, lui, à récupérer les "rentes" réalisées par les producteurs d'électricité afin de financer le bouclier tarifaire. "Aujourd’hui, dès lors que les prix de l’électricité sont au-dessus de 180 euros le mégawattheure, les énergéticiens qui produisent de l’électricité, ça peut être EDF ou d’autres énergéticiens, peuvent vendre à 200, 300, 400, 500 euros puisque les prix ont flambé, a-t-il expliqué. Mais l’Etat récupère la différence entre 180 et 400, 500, 600 euros et redistribue l’intégralité à nos compatriotes et aux entreprises."
"C’est ce qu’on appelle pour être technique le mécanisme de rente infra-marginale. C’est 26 milliards d’euros et ça finance plus de la moitié de notre bouclier énergétique donc c’est considérable."