BFM Business
Energie

A l'heure de la sobriété énergétique, le changement d'heure retrouve-t-il de l'intérêt?

placeholder video
Instauré afin de réduire la consommation d'électricité, le changement d'heure avait une utilité de plus en plus marginale avec l'émergence des ampoules à basse consommation. Mais la mesure va-t-elle retrouver du sens à l'approche d'un hiver où chaque gigawatt comptera?

Et si le changement d'heure opérait un retour favorable dans l'opinion publique? Mis en place dans les derniers mois de la Première Guerre mondiale, le régime d'heure d'été visait à réaliser des économies d'énergie en synchronisant les heures d'activité avec celles d'ensoleillement. Abandonné à la Libération, le changement d'heure refait son apparition dans les années 1970 en plein choc pétrolier. L'objectif est alors d'économiser l'électricité qui était à l'époque produite à partir de fioul.

En 2009, l'Agence de la transition écologique (Ademe) estimait que le changement d'heure avait permis d'économiser 440 gigawattheures en éclairage, c'est-à-dire la consommation électrique annuelle d'environ 800.000 ménages, ce qui correspond à la métropole d'Aix-Marseille. Cependant, l'émergence des ampoules basse consommation a sensiblement réduit l'effet du changement d'heure vis-à-vis duquel un nombre croissant de Français se disait défavorable ces dernières années. Aujourd'hui, cette mesure ne représenterait plus qu'une économie de 0,07% de la consommation électrique française d'après l'Ademe qui évoque une diminution annuelle de 3,5 gigawattheures de la puissance appellée à 19 heures.

Un ralentissement du pic de consommation

Mais à l'heure où le gouvernement et les fournisseurs d'énergie incitent les Français à limiter le plus possible leur consommation d'électricité à l'approche de l'hiver, de telles économies peuvent être précieuses. Même si elles paraissent minimes quand on sait que la consommation annuelle nationale était de 468 térawattheures l'année dernière. Et ce, même si la consommation hivernale est désormais largement portée par le chauffage et non pas la consommation électrique de l'éclairage.

D'après le gestionnaire du réseau de transport d'électricité (RTE), le changement d'heure s'il ne permet pas de faire des économies substantielles à cependant l'avantage de modifier légèrement la courbe quotidienne de consommation. "Le passage à l'heure d'hiver ralentit le pic de consommation car ce dernier est décalé à 19 heures au lieu de 19h30 et la montée du pic se fait plus lentement", explique RTE qui encourage néanmoins les personnes à privilégier les écogestes pour réduire leur consommation d'électricité.

Timothée Talbi