En Nouvelle-Calédonie, le monde économique tente d'éviter "l'effondrement" après les émeutes

Deux mois après les émeutes, l'économie reste encore chancelante en Nouvelle-Calédonie. L'État a accordé une nouvelle aide d'urgence de 150 millions d'euros aux collectivités et entreprises calédoniennes, portant à 260 millions leur montant total en deux mois, pour éviter la faillite. Les émeutes, déclenchées dans le sillage d'un mouvement de récolte contre un projet de réforme électoral, ont largement détruit le tissu économique calédonien.
Si la situation semble aujourd'hui s'être apaisée en Nouvelle-Calédonie, "c'est un faux calme" car la sécurité est encore "incertaine" sur l'archipel, nuance David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Nouvelle-Calédonie, sur le plateau de BFM Business ce jeudi. Or, "tant que la sécurité ne revient pas correctement, les entreprises ne pourront pas reprendre leurs activités correctement et donc la Nouvelle-Calédonie ne pourra pas se redresser", avance-t-il.
Une économie "sous perfusion"
Pour le président de la CCI locale, l'enjeu d'aujourd'hui est d'éviter "l'effondrement" de la Nouvelle-Calédonie.
"Sans l'aide massive de l'État, envers nos institutions calédoniennes mais aussi directement envers les entreprises calédoniennes, nous ne nous en sortirons pas", a estimé David Guyenne, évoquant une économie calédonienne "sous perfusion".
Il a rencontré ce jeudi la ministre démissionnaire chargée des Outre-Mer, Marie Gevenoux, en visite sur l'île océanienne.
"Les agents économiques qui doivent permettre à l'argent de circuler, aux entreprises de commercer, de produire, de vendre, aux Calédoniens de consommer, ne répondent pas à leurs fonctions", a expliqué David Guyenne, citant les banques et les assurances.
"Les subventions versées par l'État permettent, seules, de "tenir la Calédonie à flot", ajoute David Guyenne.
Ce dernier se dit "prêt à travailler" avec le prochain gouvernement pour trouver un nouveau modèle économique pour l'archipel.
Mais "dans l'urgence, il faut d'abord trouver la paix, le dialogue et un accord politique institutionnel", car "tant qu'on n'aura pas cette étape, personne n'investira en Nouvelle-Calédonie", selon lui.