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"En client et en ami", Bruno Le Maire inaugure la première usine du Slip français

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L'ancien ministre de l'Économie est sorti de sa retraite médiatique pour inaugurer la première usine française du Slip français, à Aubervilliers, un symbole du made in France qu'il soutient.

Alors qu’il y a eu plus de fermetures que d'ouvertures d'usines en France en 2024, le made in France tente coûte que coûte de résister. C'est le cas du Slip français qui a décidé de ne plus recourir à des sous-traitants et a monté sa première usine. Elle a été inaugurée à Aubervilliers, au nord de Paris, mercredi 12 février, avec un invité de marque: Bruno Le Maire.

"Je me suis mis sur mon 31, y compris sur ce que je ne peux pas vous montrer, mon slip français", a déclaré l'ancien ministre de l'Économie pour l'occasion.

Très discret depuis son départ de Bercy, Bruno Le Maire n'a pas voulu répondre pas aux questions des journalistes. Il est venu "en client et en ami", dit-il. Soutien de longue date du Slip français, l'ancien ministre profite néanmoins de cette inauguration pour faire passer quelque messages: l'industrie en France souffre de son excès de normes, des lenteurs administratives, du manque de financement… L'industrie est, dans ces conditions, "un sport de combat", dit-il.

"On était à deux doigts de mettre la clé sous la porte. On a dit: 'ça passe ou ça casse', on a réussi à relever le pari", abonde Guillaume Gibault, le patron du Slip français.

"Mais on reste une petite entreprise fragile dans un contexte économique extrêmement chahuté. Ça va mieux, mais on n'est pas sorti de l'affaire, donc il faut qu'on continue à trouver les solutions, le bon prix, le bon produit", explique-t-il au micro de BFM Business.

Produire plus et moins cher… en France

Pour survivre à la crise du textile, le patron a en effet dû revoir son modèle économique: il a divisé par deux le prix de vente de ses slips, à 25 euros l'unité. "Pour moi le bon prix d'un sous-vêtements c'est le prix du marché. On bataille tous les jours pour maintenir ce modèle économique à ce prix-là tout en étant une entrepise rentable. On espère que voilà ça nous permet deja de passer une certaine marge de volume. Plus on a de volume, plus on peut investir derrière en formation en machine, et donc plus on peut baisser nos prix de vente", détaille Guillaume Gibault.

L'enjeu est donc maintenant de produit plus et moins cher, tout en maintenant l'implantation en France.

"On est l’unité de production la plus productive, compétitive en prix et en volume de sous-vêtements en France", vante le patron du Slip Français.

"On y est arrivé par différentes choses assez simples: d'abord, on a automatisé certaines étapes, et derrière, on a massifié les volumes sur peu de références, formé les équipes. On a travaillé chaque centimètre, chaque dizaine de centimes et de secondes pour gagner du temps sur les cartons, la logistique, le flux, pour être capable d’avoir le meilleur prix de revient et, derrière, le meilleur prix de vente."

La marque parisienne fondée en 2011 veut révolutionner l’industrie du textile en France et surtout réussir à être compétitive en prix. Elle qui vendait exclusivement des sous-vêtements, fabrique désormais des maillots de bain, des accessoires et, bientôt, des tee-shirts. Le groupe, qui peut produire 700.000 pièces par an à Aubervilliers, envisage déjà de doubler la taille de l'usine.

Léa Araujo