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Défense

Sébastien Lecornu dénonce une "action agressive" d'un avion de chasse russe à l'égard d'un drone français

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Sur son compte X, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a partagé une vidéo datant de dimanche et qui montre un SU-35 russe frôler de très près un drone Reaper français au-dessus de la mer Méditerranée orientale.

Un incident qui intervient en pleine escalade du conflit en Ukraine. Ce mardi 4 mars, Sébastien Lecornu a publié sur son compte X une vidéo prise dimanche dernier d'un avion de chasse SU-35 russe s'approchant d'un drone Reaper français alors "en mission de surveillance dans l'espace aérien international au dessus de la Méditerranée orientale."

Dans le message qui accompagne la vidéo, le ministre des Armées qualifie les trois passages successifs de l'appareil russe "à grande proximité" de "comportement dangereux" qui aurait "pu entraîner la perte de contrôle du drone" et "attestant une volonté de restreindre la libre circulation aérienne dans les espaces communs."

"Une action intentionnelle, non-professionnelle et agressive qui n’est pas acceptable."

Deux à trois interceptions d'avions russes par semaine dans le ciel des pays baltes

La séquence interpelle notamment en raison de sa localisation géographique. En effet, ce type d'"oppositions" entre avions russes et appareils occidentaux est plutôt courant dans le ciel des pays baltes où les forces de l'Otan interceptent deux à trois fois par semaine des appareils russes pour les observer et éviter qu'ils n'entrent dans leur espace aérien. Mise en place après l'adhésion des pays baltes à l'Otan en 2004, la "police du ciel" a été renforcée en 2014 après l'annexion de la Crimée par la Russie et fonctionne actuellement, en pleine guerre en Ukraine, avec trois détachements tournants des pays alliés, deux déployés à Siauliai et un sur la base d'Amari, en Estonie.

Avec des chasseurs qui volent plusieurs fois par jour et l'interception de tout avion suspect russe, cette force de l'Otan protège la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie, ces ex-républiques soviétiques dont la mémoire douloureuse est exacerbée par l'invasion de l'Ukraine et qui n'ont pas les moyens aériens de se défendre par eux-mêmes.

Outre les vols de renseignements, les Russes se livrent à des signalements stratégiques avec des appareils impressionnants pour montrer qu'ils ont des capacités malgré la guerre en Ukraine. De son côté, l'Otan joue le jeu de la dissuasion avec les mêmes procédés : c'est la première fois que les Français ont déployé en Lituanie des Rafale B biplaces, plus performants que les Mirage 2000-5 de Dassault précédemment utilisés l'an dernier et les Rafale monoplaces qui avaient été déployés en 2022. 

Timothée Talbi avec AFP