Réarmer la France: la ministre des Comptes publics écarte les hausses d'impôts et l'endettement

Le réarmement de la France devra se faire sans augmenter les impôts mais aussi sans fragiliser la "souveraineté financière" par plus d'endettement, a déclaré jeudi sur BFMTV la ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin, qui appelle à faire "des économies, des choix".
"Nous devons restaurer une double souveraineté, une souveraineté géopolitique et stratégique, par notamment notre dépense de défense qui doit augmenter", a déclaré la ministre jeudi soir sur BFMTV.
Elle a écarté l'idée d'un endettement supplémentaire pour financer les nouvelles dépenses militaires annoncées, estimant qu"un pays endetté qui dépend des marchés financiers, c'est un pays fragile". Interrogée sur l'éventualité d'un emprunt, Amélie de Montchalin a répondu qu'"un emprunt, c'est de la dette, et plus on crée de la dette, plus (...) on se met en danger sur notre souveraineté financière". En outre, "ce n'est pas par encore plus d'impôts dans le pays (...) que nous trouverons le chemin du financement de ce qui doit être garanti". "On fait des économies, on fait des choix", a-t-elle ajouté.
Les acteurs financiers et industriels de défense réunis le 20 mars
Relancée sur les moyens de financer l'effort de défense, elle a répondu ne pas pouvoir "dire comment on finance des besoins qui n'ont pas été pour l'instant explicités, dont on ne connaît pas le calendrier, dont on ne sait pas ce qui va être fait au niveau européen et au niveau national et surtout dont on ne sait pas ce qui doit dépendre de l'argent public, qu'il soit national ou européen, ou (...) de l'argent privé des épargnants ou des banques".
Un rendez-vous est prévu le 20 mars avec le ministre de l'Economie Eric Lombard et celui des Armées Sébastien Lecornu pour "réunir l'ensemble des acteurs financiers parisiens, l'ensemble des industriels de défense", afin de déterminer comment faciliter l'investissement privé dans l'industrie de la défense.
"A très court terme, ce dont nous manquons, ce n'est pas d'argent", a-t-elle indiqué. "Ce dont nous manquons, c'est la capacité de production à la hauteur des besoins d'un pays qui a besoin de munitions, qui a besoin de renforcement de ses capacités".