"Le patriotisme doit aussi être fiscal": Olivier Faure veut que les riches soient au "rendez-vous de l'Histoire" face à la guerre en Ukraine

Le leader du Parti socialiste Olivier Faure "se retrouve parfaitement" avec ce que propose Emmanuel Macron sur la défense européenne et la dissuasion face à la nouvelle donne créée en Europe par la politique de Donald Trump. "Il faut aussi obtenir que les dépenses de défense que nous faisons pour nous mêmes mais aussi pour l'ensemble du continent européen puissent être sorties" de la règle européenne limitant le déficit budgétaire à 3% du PIB, a-t-il déclaré ce lundi 3 mars sur Franceinfo.
Pour financer l'effort de hausse des dépenses consacrées à la défense de 2 à 3,5 points de PIB comme le souhaite Emmanuel Macron et qu'il estime à 45 milliards d'euros par an, Olivier Faure appelle à réorienter le débat budgétaire: "Évidemment que l'effort ne peut pas être porté par celles et ceux qui ont déjà tant de mal avec leur fin de mois (...). Les recettes, ça ne peut pas être de piocher encore dans la poche des plus modestes. La question de la justice fiscale va se poser aussi pour la défense."
"Il y a aussi du patriotisme fiscal qu'il faut mettre sur la table et celles et ceux qui en ont les moyens doivent être les premiers patriotes et être au rendez-vous de l'Histoire qui suppose des moyens."
Le secrétaire national du PS suggère également de puiser dans les avoirs russes gelés alors que l'UE se contente à ce stade de récupérer les intérêts générés par ces avoirs.
Reposer la question du parapluie nucléaire
Olivier Faure, qui se rendra à Bruxelles jeudi pour rencontrer les responsables socialistes européens qui se réunissent en amont du sommet consacré à la défense, défendra "une position claire": "faire bloc avec les Ukrainiens et, à moyen terme, s'engager dans une défense européenne dans laquelle les Français doivent prendre toute leur part, y compris en reposant la question du parapluie nucléaire". Outre la montée en puissance de la défense européenne avec une hausse des dépenses militaires, Emmanuel Macron a proposé d'ouvrir un dialogue avec d'autres pays européens sur la dissuasion nucléaire française.
"Il faut aller sur ce terrain-là, il faut répondre à l'appel de (Friedrich) Merz, le futur chancelier allemand. Il y a quelque chose qui peut permettre d'avancer là où les Européens jusqu'ici, ont bloqué", a ajouté Olivier Faure.
Devant le spectaculaire rapprochement des États-Unis de Donald Trump avec la Russie, Friedrich Merz a jugé nécessaire que l'Europe se prépare "au pire scénario" d'une Otan dépourvue de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire. "Quand on dit qu'il faut que le parapluie ait d'autres frontières que les nôtres, ça ne veut pas dire que la décision ne resterait pas dans les mains du seul président français. Parce que, dans ces moments là, il faut pouvoir réagir seul et vite", a souligné Olivier Faure.