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Défense

Envisageant de renoncer au F-35 américain, le Portugal va-t-il opter pour le Rafale?

Des F-16 de l'armée portugaise participant à une mission de l'Otan en Lituanie, le 23 mai 2023

Des F-16 de l'armée portugaise participant à une mission de l'Otan en Lituanie, le 23 mai 2023 - Petras Malukas

Refroidi par l'imprévisibilité de la nouvelle administration américaine, le Portugal pourrait décider de remplacer ses F-16 par des avions européens, au détriment des F-35 américains, a indiqué le ministre de la Défense, Nuno Melo.

Le Portugal va-t-il se tourner vers l'Europe pour remplacer ses F-16 américains qui arrivent bientôt en fin de vie? C'est en tout cas une possibilité, selon le ministre de la Défense Nuno Melo qui a accordé un entretien publié jeudi 13 mars par le quotidien Publico.

Si le Portugal souhaitait initialement remplacer ses avions F-16 par des F-35, sa décision n'est plus aussi claire depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. "Dans nos choix, nous ne pouvons pas rester insensibles à l'environnement géopolitique. La position récente des États-Unis, dans le contexte de l’OTAN et au niveau géostratégique international, doit nous faire réfléchir aux meilleures options, car la prévisibilité de nos alliés est un atout majeur à prendre en compte", a déclaré Nuno Melo en référence à la nouvelle administration américaine.

Or, "cet allié qui est le nôtre, qui a toujours été prévisible au fil des décennies, pourrait apporter des limitations à l'utilisation, à la maintenance, aux composants et à tout ce qui a trait à la garantie que les avions seront opérationnels et utilisés dans tous les types de scénarios", a-t-il ajouté. Dès lors, "plusieurs options doivent être envisagées, notamment dans le contexte de la production européenne et en tenant compte également du retour que ces options peuvent avoir pour l'économie portugaise".

"Nous étudierons les options disponibles"

S'il ne choisissait pas les F-35 américains, le Portugal pourrait se tourner vers Airbus et son Eurofighter, le groupe suédois Saab et son avion de combat Gripen ou encore le Rafale du français Dassault. Interrogé sur la possibilité de voir l'armée de l'Air portugaise acquérir des avions Rafale, Nuno Melo a toutefois botté en touche: "Je n'aurai pas cette discussion ici", a-t-il dit.

Un porte-parole du ministère de la Défense a néanmoins assuré que le F-35 n'était pas hors course: "Nous étudierons les options disponibles sur le marché parmi les pays alliés, comme par exemple les différents modèles disponibles en Europe, ou les F-35 américains", a-t-il indiqué auprès de l'AFP.

"Les chasseurs F-35 n'ont pas été exclus du processus de remplacement des F-16", a insisté ce porte-parole du ministère, tout en soulignant que le choix portugais serait aussi dicté par "le contexte géopolitique actuel (qui) montre la nécessité de renforcer le pilier européen de défense de l'Otan".

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis avec AFP Journaliste BFM Eco