Comment les grands évènements seront protégés contre les attaques de drones

Parade, le système anti drone de Thales pour détecter, identifier et neutraliser les drones ennemis - Thales
Dans quelques mois, deux évènements mondiaux se tiendront en France, la Coupe du Monde de rugby en 2023 et les Jeux Olympiques de Paris en 2024. La sécurité est confiée à la police, mais la lutte anti-drones sera placée sous la responsabilité du ministère des armées. Pour ces opérations, les militaires disposeront de Parade (Protection déployAble modulaiRe Anti-DronEs), un système mis au point par Thales. La DGA a notifié un contrat de 350 millions d'euros sur 11 ans. Six dispositifs seront livrés dès l'an prochain.
Ce dispositif permet de neutraliser les drones, les micro et mini-drones, allant de 100 grammes à 25 kilos. Ces engins sont au cœur de la menace. En 5 ans, leur nombre est passé de 400.000 à 2,5 millions en France. Selon un rapport de la commission Défense de l'Assemblée nationale, la protection contre ces engins facilement accessibles et peu onéreux est une "mission (quasi) impossible".
"La menace la plus probable est bien celle représentée par l’emploi de drones civils à des fins de renseignement, de prises de vues, d’actes criminels ou terroristes", notait ce document publié en 2021.
Parade a l'ambition d'assurer la protection contre ces menaces. Il est capable de détecter, identifier et neutraliser un drone qui s'approcherait d'une zone sensible. Le repérage peut se faire jusqu'à une distance de 5 kilomètres et sur 360°. Ce dispositif se compose de plusieurs éléments: un radar, des systèmes radiogoniomètriques pour l'interception des fréquences, des caméras de visualisation des cibles et d'un brouilleur de neutralisation.
Prise de contôle ou neutralisation
Cet équipement est mobile, il peut se déployer en seulement 2 heures par deux opérateurs, nous a expliqué Thierry Bon, responsable de la lutte anti-drone de Thales. Son autre point fort est sa simplicité. Pour le prendre en main, une formation de quelques jours est nécessaire pour une personne sans aucun bagage technique.
Techniquement, la méthode consiste à repérer un engin et l'identifier pour savoir s'il ne s'agit pas du drone d'une chaîne de TV ou de l'organisation. S'il n'est pas autorisé à survoler une zone, un opérateur analysera le signal pour géolocaliser l'émetteur puis prendra le contrôle pour le faire atterrir ou le retourner à l'envoyeur.
"Ces zones sont couvertes par le secret défense. Elles ont été établies pour faire atterrir les drones sans danger pour le public. Elles se basent sur des règles d'engagement pour éviter les dommages collatéraux et les actions fratricides", explique à BFM Business Thierry Bon.

Ce système pourrait même être complété avec d'autres dispositifs anti-drones selon la situation ou la zone à défendre, précise Thierry Bon. Thales est d'ailleurs en discussion avec Cilas pour faire du laser Helma-P une brique supplémentaire de son dispositif. Son rayon peut atteindre un objet volant à 1000 mètres d'altitude en quelques secondes.
Lors des essais réalisés en juillet 2021 par la DGA, Helma-P a atteint un taux de réussite de 100%. Le ministère des Armées a passé une commande pour un prototype opérationnel dans le cadre du marché L2AD (Laser de lutte anti-drones) doté d'un fond de 10 millions d’euros.
