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Hausse de la production d'armes: "On n'a pas besoin d'un couteau suisse pour couper une entrecôte" estime la DGA

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Invité de Good Morning Business ce mardi, Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement (DGA), explique comment l'industrie va s'y prendre pour augmenter rapidement sa production.

En juin dernier, Emmanuel Macron a appelé à une réorganisation industrielle d'ampleur pour mettre en place une véritable économie de guerre. Traduction: l'industrie de défense va devoir augmenter rapidement ses cadences, mais aussi ses capacités de production notamment pour reconstituer ses stocks d'armes et de munitions (passer de 9 à 3 mois par exemple pour la fabrication de certains obus).

Il faut dire que les Occidentaux en général et la France en particulier ont puisé depuis six mois dans leurs arsenaux pour aider l'Ukraine à repousser les forces russes.

Invité de Good Morning Business ce mardi, Emmanuel Chiva, délégué général pour l’armement (DGA) explique comment l'industrie va s'y prendre. Il souligne d'abord que la filière doit "changer son logiciel". Il "fut-un temps, avoir des stocks était synonyme de mauvaise gestion", rappelle-t-il.

Budgets en hausse

Et cette transition est en cours. "On va travailler sur une simplification de l'expression du besoin. On n'a pas besoin d'un couteau suisse pour couper une entrecôte. On n'a pas besoin de toutes les fonctions pour avoir une fonction essentielle et ça on peut accélérer", explique-t-il.

La DGA a également établi un top 10 des armes "prioritaires" même si ce classement ne veut pas dire "qu'on laisse tomber le reste. Simplement, on sait que ce sont des choses sur lesquelles on peut avancer rapidement avec les armées. Il y a des choses à faire et il y a des choses à faire très vite."

"Il y a la question de la relocalisation également des filières et des savoir-faire", ajoute Emmanuel Chiva. "Et on travaille aussi sur les simplifications des normes, des processus, des certifications. Des choses qu'on eût fait en temps de stabilité mais qui aujourd'hui nous paraissent essentielles pour remonter les cadences".

Le secteur pourra compter sur des moyens en hausse malgré le ralentissement économique.

"On a une remontée spectaculaire du budget de la défense à travers la loi de programmation militaire 2019-2025. En 2017, on était 32,4 milliards d'euros par an de budget, en 2023 on aura 3 milliards supplémentaires par an c'est à dire 44 milliards d'euros. Et nous entrons dans la discussion pour une nouvelle loi de programmation militaire et la tendance n'est pas à la diminution des crédits qui seront augmentés l'an prochain" assure le responsable.
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business