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Défense

Berlin soutien la scission de TKMS, la branche navale de Thyssenkrupp, une des rares filiales rentables du groupe qui produit sous-marins et frégates militaires

Thyssenkrupp va scinder ses activités pour retrouver de la rentabilité.

Thyssenkrupp va scinder ses activités pour retrouver de la rentabilité. - AFP

En recherche de rentabilité, le conglomérat Thyssenkrupp doit valider la scission de la filiale TKMS, qui produit notamment des sous-marins et des frégates militaires. Le gouvernement allemand soutient ce projet, qui doit encore être validé par une assemblée extraordinaire des actionnaires.

C'est un appui de poids. Le gouvernement allemand soutient le projet de scission de la division navale TKMS du conglomérat Thyssenkrupp, appelée à jouer un rôle accru dans la défense européenne, a affirmé ce lundi le président du conseil de surveillance du groupe, en amont d'une assemblée devant approuver l'opération.

"Nous nous sommes assurés que le directoire a expliqué en détail à la République fédérale les plans de filialisation et de réorientation stratégique de TKMS, et que ces plans étaient compris et soutenus par le gouvernement", selon le discours de Siegfried Russwurm, premier censeur du groupe, publié avant une assemblée extraordinaire des actionnaires vendredi.

Celle-ci doit entériner le démantèlement du groupe d'Essen (ouest) en crise, qui veut se relancer en autonomisant plusieurs de ses activités, dont la division maritime.

C'est l'une des rares à être encore profitable, tandis que l'acier, l'automobile et les matériaux ne cessent de plomber les résultats.

"Le directoire et le conseil de surveillance sont bien entendu conscients de l'importance stratégique de TKMS en matière de sécurité, et c'est pourquoi ils ont mené un échange approfondi à ce sujet avec les autorités" allemandes, ajoute Siegfried Russwurm.

Une opération pour plus de "visibilité" et de "flexibilité"

Avec ses sous-marins et ses frégates militaires, TKMS se positionne comme un acteur central dans la modernisation des flottes navales européennes et alliées, avec plusieurs commandes passées avec l'armée allemande, norvégienne, israélienne et singapourienne.

La scission ou "spin-off", qui prévoit la distribution de 49 % des parts de TKMS aux actionnaires de Thyssenkrupp, ouvre la voie à une introduction en Bourse d'ici la fin de l'année.

Au sein de l'indice MDax à Francfort, l'action Thyssenkrupp AG lâchait 2,26%, à 9,67 euros, vers 13H00 GMT.

L'opération devrait apporter davantage de "visibilité" et de "flexibilité" pour TKMS, afin qu'elle joue "un rôle actif dans la consolidation attendue de l'industrie européenne de la défense", déclare pour sa part Miguel López, président du directoire de ThyssenKrupp, dans son discours également mis en ligne lundi.

"C'est pourquoi nous restons ouverts, aujourd'hui comme à l'avenir, à des discussions", a-t-il ajouté.

Depuis octobre, TKMS a augmenté de 50% son volume de commandes, à plus de 18 milliards d'euros.

HC avec AFP