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Défense

Avion de combat européen: Paris veut regarder le calendrier avec "fermeté"

En devenant l'un des principaux actionnaires d'Hensoldt, l'italien Leonardo devient indirectement partenaire du programme Scaf

En devenant l'un des principaux actionnaires d'Hensoldt, l'italien Leonardo devient indirectement partenaire du programme Scaf - Dassault Aviation

Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a affirmé mardi vouloir "regarder avec beaucoup de fermeté" le calendrier du Système de combat aérien du futur (SCAF), projet porté notamment par Paris et Berlin et qui stagne depuis un an.

Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a affirmé mardi vouloir "regarder avec beaucoup de fermeté" le calendrier du Système de combat aérien du futur (SCAF), projet porté notamment par Paris et Berlin et qui stagne depuis un an.

"Nous devons regarder le calendrier avec beaucoup de fermeté car il s'agit d'affirmer l'autonomie stratégique française", a déclaré Sébastien Lecornu lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

"Nous avons besoin d'un avion de chasse pour le futur, pour notre dissuasion nucléaire, pour notre autonomie", a-t-il ajouté. "Si on le fait tout seul, ça coûtera plus cher ou ça prendra plus longtemps que si nous le faisons en coopération".

Une mise en service prévue pour 2040

Ce projet, initié en 2017 est censé entrer en service à l'horizon 2040. Mais après des mois d'âpres discussions sur le partage des tâches entre les trois pays (France, Allemagne et Espagne), les gouvernements ont signé fin août 2021 un accord prévoyant 3,6 milliards d'euros d'études détaillées, pour lancer en 2025 la construction d'un démonstrateur en vol qui décollerait deux ans plus tard. Depuis, les contrats n'ont pas été passés faute d'accord entre le français Dassault Aviation et son partenaire principal Airbus, qui représente les intérêts de l'Allemagne et de l'Espagne. Le SCAF semble désormais devancé par un projet concurrent porté par la Grande-Bretagne, le Tempest.

A l'approche d'un conseil franco-allemand le 26 octobre, les "discussions sont toujours en cours" entre industriels, a affirmé le PDG de Dassault Aviation Eric Trappier lors d'une audition parlementaire la semaine passée.

"Les coopérations doivent être toujours gagnant-gagnantes. Il doit y avoir plus d'avantages que d'inconvénients", a insisté mardi le ministre des Armées. "Le chancelier et le président de la République en ont discuté (lundi) soir à Berlin".

Mi-septembre, à l'issue d'une rencontre à Berlin avec son homologue allemande Christine Lambrecht, Sébastien Lecornu avait jugé utile d'assurer que le projet n'était pas mort. "Il est attendu autant par Berlin que par Paris et ce projet se fera, on ne peut pas être plus direct", avait-il affirmé.

NLC avec AFP