Attaques du Hamas: comment fonctionne le Dôme de fer israélien

L'attaque terroriste lancée par le Hamas le 7 octobre a été si dense que le système de défense antimissile Dome de Fer (Iron Dome en anglais, kipat barzel en hébreu) n'a pu assurer une protection totale. En envoyant des milliers de roquettes sur le territoire israélien, parfois, une centaine en quelques minutes, le groupe terroriste a saturé le bouclier. Plusieurs centaines de munitions non-guidées (roquettes, obus ou drones d'attaque) ont ainsi pu passer à travers les mailles du filet.
Ce dispositif de défense antiaérienne a été développé par la société israélienne Rafael avec les Etats-Unis. Ce programme a été lancé en 2007 pour intercepter les roquettes depuis le sud Liban ou la bande de Gaza. Les tests ont démarré en 2008 et en 2011, une première batterie a été installée près de Beersheva, une ville située à 40 km de la bande de Gaza.
Depuis, Israël en a mis en place plus d'une dizaine (soit plus d'un millier de missiles engagés) aux abords des villes les plus visées, notamment Ashkelon, Ashdod, au sud de Tel-Aviv, près de la ville de Nétivot, mais aussi aux frontières libanaise et syrienne. Il peut protéger une zone d'environ 150 kilomètres carrés.
Missiles intercepteurs Tamir
Ce bouclier se compose de trois éléments: un radar tridimensionnel à balayage électronique, un système numérique de gestion de combat et une batterie mobile de lance-missiles intercepteurs.

Le radar EL/M-2084 peut localiser des tirs dans un rayon de 4 à 70 km et suivre 200 cibles par minute. Le système de combat, BMC (Battle Management & Weapon Control), est un programme informatique qui identifie le type de munition, calcule sa vitesse et sa trajectoire pour définir précisément la cible visée et ne détruire que les roquettes qui tomberont sur des zones habitées.
Le lance-missile se met en mode combat dès l'alerte envoyée par le radar et les données transmises par le système informatique. La batterie de 15 à 20 munitions est installée sur la plateforme d'un camion pour adopter la meilleure position et en changer rapidement. Il projette des intercepteurs Tamir, équipé de capteurs électro-optiques pour fixer l'objectif et d'ailerons de direction pour manœuvrer rapidement et facilement.

Malgré son efficacité avérée, l'Iron Dome a quelques limites. D'abord, il ne peut intercepter la totalité des munitions. Avec un taux de réussite d'environ 90%, ses performances se réduisent lors de bombardements massifs. En saturant le système, le Hamas a tout de même pu atteindre des centaines de cibles.
Une version laser pour réduire les coûts
Autre problème, le prix de ces missiles Tamir. Chaque munition coûte entre 40.000 et 50.000 dollars, soit des millions de dollars lors de grosses attaques comme celle du 7 octobre. D'autant que pour détruire un vecteur avec certitude, il faut au moins deux, voire parfois trois à six missiles.
Avec Elbit Systems, Rafael travaille sur ce problème. Les deux entreprises ont développé une version laser du Dome de Fer, l'Iron Beam, le rayon de fer. Ce système serait aussi efficace que la version "missile", mais à un prix sans commune mesure. Un tir ne coûterait que 3,5 dollars. Les premiers tests ont été réalisés en 2022. En mai dernier, Rafael a présenté la version navale de ce rayon laser.
