Covid-19: le stress et la fatigue pèse sur l'hygiène de vie des patrons de TPE et PME

Près d'un dirigeant de PME sur deux se déclare plus stressé depuis le début de la crise sanitaire. - Pixabay
Après plus d'un an de crise sanitaire, comment vont les petits patrons? A priori, l'horizon semble plutôt dégagé: si l'on se penche sur la récente étude réalisée par CSA pour Malakoff Humanis, plus de 80% des dirigeants de TPE ou PME assurent être en bonne ou en très bonne santé, bien plus que les salariés du secteur privé qui ne sont que 68% à répondre la même chose.
Un impact fort sur l'hygiène de vie
Dans les faits, la réalité est plus nuancée: certains indicateurs, comme l'augmentation du stress ou certains comportements à risques, montrent que la crise sanitaire a laissé des traces.
Depuis un an, "certains [ont subi] une fermeture administrative, certains du 'stop and go', certains restent ouverts mais sans clients, et puis d'autres vont plutôt bien, ont beaucoup de travail, mais voient le prix des matières premières flamber, voire parfois même la disponibilité de ces matériaux disparaître. Il faut être sacrément costaud pour subir tous ces aléas qui parfois nous dépassent parce que c'est complètement étranger à votre qualité de chef d'entreprise", estimait ce mercredi matin François Asselin, président de la CPME, sur BFM Business.
Les dirigeants de TPE et PME sont en effet nombreux à se déclarer plus stressés (48%) et fatigués (37%) qu'en mars 2020, évoquant le changement de rythme (40% des interrogés) ou le manque de visibilité économique (44%) depuis le début de l'épidémie.
L'hygiène de vie en pâtit: 28% d'entre eux déclarent souffrir d'insomnies et 32% ont pris du poids. Par ailleurs, ils sont 32% à fumer et 17% consomment de l'alcool tous les jours ou presque.
À titre de comparaison, 23% des salariés du secteur privé sont fumeurs, et 7% consomment de l’alcool tous les jours ou presque", note l'étude de CSA.
Le chef d'entreprise, "un pot catalytique"
Le chef d'entreprise est un peu comme un pot catalytique: il absorbe le stress et il doit redonner de l'espérance à l'ensemble de ses équipes. Il faut être sacrément solide", assurait François Asselin.
Et ils sont peu à prendre du repos quand cela se montre nécessaire. Seul un dirigeant interrogé sur dix s'est vu prescrire un arrêt maladie (contre 36% pour les salariés) et, parmi eux, un tiers a même continué de travailler, estimant qu'il n'était pas possible de s'arrêter même si le médecin le réclamait.
Mais, malgré le stress et la fatigue, les petits patrons gardent le moral et se veulent optimistes. En dépit de la crise, les dirigeants de TPE et PME se montrent en effet très confiants, aussi bien pour leur vie personnelle (88%) que pour l'activité de leur entreprise (74%). Alors même que plus de la moitié de ces chefs d'entreprises ont vu leur entreprise tourner au ralenti, voire s'arrêter, en raison de la pandémie, et que seul un tiers d'entre eux se dit confiant pour l'avenir du pays.