Bernard Cohen-Hadad (CPME Paris Île-de-France): "Il faudra penser à l'effacement de la dette pour beaucoup de nos TPE-PME"

Alors qu'un confinement le week-end paraît pour le moment exclu, Bernard Cohen-Hadad, Président de la CPME Paris Île-de-France alerte sur une dette trop lourde pour certains commerçants à l'activité réduite.

4 à 6 semaines à tenir et des commerces, bars, cafés et restaurants en particulier, qui pourraient rouvrir à la mi-avril. C'est le scénario qui semble se dessiner même s'il convient de rester prudent. Dans un premier temps, l'Île-de-France échapperait a priori à un confinement le week-end, se satisfait déjà Bernard Cohen-Hadad, président de la CPME Paris Île-de-France, invité ce jeudi de Good Morning Business.

Dimanche, on en était à fermer entre deux et quatre semaines de confinement le week-end. L'intervention du président de la République nous a dit quatre à six semaines pour tenir. C'est une bonne nouvelle, même si ce bout de tunnel est à deux mois mais on a vraiment besoin de stabilité, d'un peu d'espoir et puis aussi de visibilité, explique Bernard Cohen-Hadad. Cette politique de "Stop&go" est extrêmement nuisible pour tout le monde, pour le moral des affaires."

"Le couvre-feu à 18h dans la région capitale, qui fait 30% du PIB, 1,2 million d'entreprises, 6,5 millions d'emplois, c'est 15 à 20 voire 30% de chiffres d'affaires en moins selon les secteurs d'activité", a ajouté le représentant des PME franciliennes.

Malgré les mesures de soutien, certains commerces sont contraints de fermer, définitivement. Des cessations d'activité liées notamment à la problématique des loyers:

Pourquoi il y a aujourd'hui des fermetures de commerces? Tout simplement parce qu’on n’a pas trouvé la solution durable pour qu'il y ait un dégrèvement des loyers c'est à dire des baux commerciaux. (...)".

Effacer la dette de certaines entreprises

Il y a des aides comme des dégrèvements de loyers de 3 à 6 mois à Paris pour les commerces fermées mais "ceux qui sont à -10, -20, -30 voire -40% de chiffres d'affaires doivent payer leur loyer plein pot", a souligné Bernard Cohen-Hadad.

Aujourd'hui, ce n’est pas la fermeture qui nous inquiète c'est la réouverture progressive, et la capacité pour nous de digérer la dette. (...), s'alarme le président de la CPME Paris Île-de-France. Il faudra un moment penser à l'effacement de la dette pour beaucoup de nos TPE-PME, y compris pour des grandes entreprises d'Ile-de-France, qui accumulent une dette qu'ils en pourront pas payer et donc qui seront contraints soit de fermer soit de faire des licenciements."

Un effacement de la dette souhaité "pour certaines catégories (d'entreprises) celles qui sont impliquées sur le territoire, celles qui ont un rôle sociétal".

J.B.