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Coronavirus: chez Renault, un projet d'accord pour garantir 100% des salaires en chômage partiel

Ouvert jeudi à la signature des syndicats représentatifs, cet accord sera validé s'il est signé par des organisations représentant plus de 50% des salariés.

Ouvert jeudi à la signature des syndicats représentatifs, cet accord sera validé s'il est signé par des organisations représentant plus de 50% des salariés. - Ludovic Marin - AFP

Deux syndicats du constructeur automobile Renault, la CFDT et FO, ont décidé mercredi de signer un accord négocié avec la direction garantissant 100% de leur rémunération aux salariés en chômage partiel à cause du coronavirus, a-t-on appris auprès de ces syndicats.

La CFDT et FO ont signé mercredi un accord avec la direction afin de garantir 100% de la rémunération des salariés en chômage partiel. Ouvert jeudi à la signature des syndicats représentatifs, cet accord sera validé s'il est signé par des organisations représentant plus de 50% des salariés. Les signatures CFDT et FO, totalisant ensemble plus de 30%, ne suffisent pas.

La CFE-CGC attendait mercredi soir le résultat d'un vote interne pour décider de signer ou non ce texte, a indiqué Guillaume Ribeyre, délégué syndical central (DSC). La CGT consultera vendredi ses structures, a précisé son DSC Fabien Gâche.

La protection sanitaire des salariés

Au-delà des rémunérations, cet accord, dont l'AFP a obtenu copie, s'étend aux conditions de reprise de l'activité, notamment pour la protection sanitaire des salariés, avec la création d'une commission de suivi au niveau du groupe et de commissions dans les sites "basées sur le dialogue social local".

Le texte liste trois "objectifs": garantir "la santé et la sécurité des salariés", maintenir les emplois de "tous les salariés, en CDI et CDD", avec la même rémunération nette "pendant toute la période d'activité partielle" et "créer les conditions nécessaires à la reprise d'activité".

Les rémunérations nettes seront garanties à 100% par la mise en place d'un "fonds de solidarité" de crise, similaire au dispositif créé en 2009 par Renault, quand la crise financière avait conduit des effectifs en chômage partiel.

"Limiter le recours" au chômage partiel

Chaque salarié donnera un jour de congé (de son choix: RTT, congé payé, compte épargne-temps...) pour alimenter ce fonds. Le groupe pourra ainsi apporter au salarié un complément de rémunération, qui s'ajoutera à l'indemnisation versée par l’État (70% de la rémunération brute limitée à 4,5 fois le Smic) dans le cadre du chômage partiel.

"Afin de limiter le recours" au chômage partiel, l'accord prévoit un dispositif de congés obligatoires. Pour chaque semaine passée en chômage partiel, le salarié posera un jour de repos (de son choix là aussi).

Après "pas mal de retournements" lors de la négociation, "cet accord est très équilibré" au final, a salué Franck Daoût, DSC CFDT.

Soulignant qu'il s'agissait d'"un accord particulier dans une période particulière", un "contexte inédit" avec la crise sanitaire et les ordonnances gouvernementales, FO a obtenu "des avancées suffisantes pour pouvoir signer", a indiqué sa DSC Mariette Rih.

P.S. avec AFP