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"Coachs bien-être": 80% d’anomalies relevées chez les professionnels contrôlés

Bien-être : comment soulager les maux du quotidien ?

Bien-être : comment soulager les maux du quotidien ? - Gettyimage / Anastasiia Krivenok

La Répression des fraudes a contrôlé pendant deux ans 165 professionnels et établissements spécialisés dans le "coaching bien-être". Une majorité d'entre eux "présentaient au moins une anomalie concernant l’information délivrée aux consommateurs en matière de compétences, de titres professionnels et de mentions valorisantes".

Faux diplôme, confusion entretenue avec des spécialités médicales, opacité des prix... Entre 2021 et 2022, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a mené une enquête sur les pratiques commerciales dans le secteur du "coaching bien-être" pour "protéger les consommateurs les plus vulnérables".

Les services de la DGCCRF ont ciblé leurs contrôles sur les coachs "dont les spécialités étaient en lien avec l’équilibre physiologique ou l’équilibre mental (gestion du stress, perte de poids, lutte contre certaines addictions…), les ‘coachs de vie’ et ‘coachs en développement personnel’, y compris les professionnels qui n’utilisent pas explicitement le terme ‘coach’".

Résultat, "sur les 165 professionnels et établissements de formation contrôlés, près de 80% présentaient au moins une anomalie concernant l’information délivrée aux consommateurs en matière de compétences, de titres professionnels et de mentions valorisantes". Les inspections menées sur les deux dernières années ont donné lieu à 71 avertissements, 59 injonctions et un procès-verbal pénal, mais la majorité des professionnels concernés se sont rapidement mis en conformité.

Des formations courtes, coûteuses, et opaques

Dans le détail, des pratiques commerciales trompeuses ont été constatées chez 20% des professionnels contrôlés. Elles pouvaient prendre la forme de "mise en avant de qualifications non détenues par le coach, comme un diplôme pour un magnétiseur", de l’"entretien d’une confusion avec le corps médical en ayant recours à des termes propres à ce secteur" tels que "consultation" ou "docteurs", ou encore "d’allégations thérapeutiques (séances supprimant les fibromyalgies et tendinites, ou encore les allergies)", précise la DGCCRF. Des "pratiques, qui engendrent une confusion sur les qualités des professionnels ou les résultats attendus d’une prestation" et qui "peuvent aller jusqu’à causer une perte de chance médicale pour les consommateurs".

La DGCCRF a également relevé chez plus de la moitié des professionnels contrôlés "des défauts d’information sur les prix, l’absence de remise de notre pour les prestations supérieures à 25 euros ou encore des clauses abusives dans les contrats (limitation de la responsabilité du professionnel en cas d’erreur dans les informations communiquées, limitation des droits du consommateur pour l’exercice de ses voies et recours …)".

Quant aux formations, celles-ci ont parfois un "contenu obscur" et sont "souvent proposées à un coût élevé, pour des durées parfois très courtes", de l'ordre de quelques heures à quelques jours.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco