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Chute de SVB: la règlementation bancaire américaine n'est-elle pas assez stricte?

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La faillite brutale de SVB en fin de semaine dernière a secoué les marchés financiers et le monde de la tech. La première onde de choc passée, des interrogations émergent comme celle d'une régulation américaine peut-être insuffisante.

La chute soudaine de la banque californienne Silicon Valley Bank qui secoue les marchés financiers et inquiète les entreprises de la tech depuis plusieurs jours expose les faiblesses de la régulation bancaire américaine.

Les Etats-Unis se défont de certaines règles qui datent de la crise de 2008

Aux Etats-Unis comme en Europe, des règles très strictes avaient été mises en place après la crise de 2008 pour réguler le système bancaire et éviter que la faillite d'une banque ne puisse se propager dans toute l'économie.

Si en Europe ces règles n'ont jamais été remises en cause depuis, aux Etats-Unis en revanche, elles ont été largement détricotées sous l'administration de l'ancien président républicain Donald Trump.

En effet, en 2017,  le Congrès américain a décidé d'abaisser les seuils de vigilance avec pour résultat que seuls les plus gros établissements américains, ceux dont le bilan dépasse les 250 milliards de dollars, sont considérés comme systémiques et, de fait, soumis à une surveillance astreignante.

SVB est passé entre les mailles du filet

Grâce à ce changemet de régulation, SVB, qui possèdait 209 milliards de dollars d'actifs, a pu passer entre les mailles du filet.

Les interrogations sont nombreuses. Le bilan de SVB avait énormément grossit en peu de temps et la banque avait placé cet argent dans des obligations d'Etat mais celles-ci n'étaient pas couvertes contre le risque de remontée des taux. Comment se fait-il que la Réserve fédérale des Etats-Unis n'ait ni vu ni réagi aux vues des risques?

Cette question alimente d'ailleurs le mouvement de panique: les investisseurs considèrant que si un établissement est passé sous les radars, d'autres échappent peut-être également à la vigilance des régulateurs.

Caroline Morisseau avec O.B.