Ces conditions que pose Bruno Le Maire à Renault et PSA pour bénéficier du plan d’aide

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a rappelé ce lundi que le plan de soutien de l’industrie automobile était conditionné à des engagements de production en France de la part des deux grands constructeurs automobiles français. - BFMTV
Un plan d’aide contre des engagements de relocalisation industrielle en France. Voilà le message qu’a une nouvelle fois martelé ce lundi Bruno Le Maire. "Il faut que les constructeurs s’engagent", a fait valoir au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV le ministre de l’Economie, qui promet "des annonces fortes sur les engagements" dès demain. Emmanuel Macron doit présenter ce mardi un grand plan de soutien à l’automobile.
Renault, actionnaire du projet de batteries franco-allemand
Parmi les engagements attendus par le gouvernement, il y a l’entrée de Renault dans la nouvelle alliance franco-allemande de production de batteries.
"Il y a un engagement que doit prendre Renault, c’est d’être actionnaire de l’alliance pour les batteries électriques, a souligne Bruno Le Maire. Nous avons créé une alliance pour les batteries électriques pour qu’on arrête de s’équiper avec des batteries produites en Chine ou en Corée du Sud alors que la batterie va représenter 30 à 40% de la valeur du véhicule. Il faut rapatrier a production de valeur, et donc la production de batteries en France. Nous l’avons fait avec cette alliance sur les batteries franco-allemande. Dedans il y a Peugeot, Total, ce grand producteur de batteries qu'est Saft, mais il n’y a pas Renault, (...) Ce que nous voulons c’est que le deuxième constructeur soit actionnaire et participe à cette alliance".
Une demande qui ne devrait pas poser de soucis. Selon Europe 1, Renault aurait d'ores et déjà accepté de devenir actionnaire de ce projet ce lundi matin.
Des productions de voitures électriques en France
Bruno Le Maire lie ce sujet à la production en France de voitures électrifiées. "Il n’est pas question pour nous de faire un plan pour l’industrie automobile sans que les deux grands constructeurs, PSA et Renault, ne prennent des engagements de localisation de leurs véhicules nouveaux en France, pour qu’il y ait de l’activité et de la production technologiquement avancée en France, en particulier les véhicules hybrides, les véhicules électriques et peut-être demain les véhicules à hydrogène sur notre territoire", a rappelé Bruno Le Maire.
"Le plan de relance dit être l’occasion aussi bien au niveau sectoriel qu’au niveau global de changer la donne en matière de choix de politique industriel", a ajouté le ministre de l'Economie.
Ce dernier n’a néanmoins donné aucun élément tangible sur les sites concernés ou sur les véhicules, ni même sur un quelconque horizon de temps. Avant la présentation du plan automobile ce mardi par Emmanuel Macron, les discussions semblent toujours ouvertes avec les constructeurs français, et notamment avec Renault.
Le groupe doit annoncer en fin de semaine un plan d’économies de 2 milliards d’euros et attend toujours la signature du prêt garanti par l’Etat à hauteur de 5 milliards d'euros. Une somme colossale puisqu'elle correspond à la capitalisation boursière actuelle du groupe automobile. "Il y a encore des négociations, selon les engagements que prendra Renault", a précisé Bruno Le Maire.