Cédric O sur le développement des start-ups: "on aimerait que ça aille un peu plus vite en région"

Le Secrétaire d'État chargé du Numérique était l'invité de BFM Business aux côtés de Clara Chappaz, directrice de La French Tech.

Conjuguer la croissance des champions tricolores, tout en accélérant la régionalisation des start-ups. La feuille de route de Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du Numérique, est claire :

"Nous avons déjà des starts-ups en région, comme Leocare, qui vient de lever 110 millions €. On aimerait que ça aille un peu plus vite en région. Il faut accélérer sur le côté territorial, et sur la montée en puissance et l’émergence de nouveaux champions."

Le membre du gouvernement cite notamment Leocare, qui a récemment levé 110 millions d'euros depuis la Bretagne. Mais les objectifs sont plus importants encore, pour Clara Chappaz, directrice depuis novembre de la French Tech:

"Nous rencontrons un paradoxe: nous devons soutenir des grandes entreprises tech qui atteignent des sommets mais restent petites en comparaison des grandes entreprises internationales. Et, dans le même temps, accompagner toujours plus de start-ups: nous avons un objectif de 1000 start-ups par an, notamment en région.

Une arme pour l'industrie

La régionalisation de la scène tech est d'autant plus nécessaire que "les start-ups régionales sont souvent plus industrielles", selon Cédric O. Elles peuvent donc permettre une réindustrialisation, et répondre à des problématiques d'emploi en mobilisant des actifs plus lourds.

"Il n'y a pas d’opposition entre régions et villes dans notrestratégie de réindustrialisation. Il n'y aurait pas eu de Starlink sans Paypal" souligne encore le secrétaire d'Etat, en mentionnant NAAREA, Aledia ou Ÿnsect. Les financements demeurent très parisiens, puis l'Île-de-France catalyse 81% des investissements, alors que la moitié des start-ups sont enregistrées ailleurs en France.

French Tech Rise

Pour mobiliser des fonds, Cédric O et Clara Chappaz venaient présenter French Tech Rise, coupe de France des starts-ups, dont la finale se tient ce lundi 6 décembre. En présence de patrons mais aussi de capital-investisseurs. "Nous voulons, dans un moment privilégié, organiser le début de relations: la soirée va permettre de les faire se rencontrer", indique Clara Chappaz.

Le cru 2021 est déjà particulièrement bon pour la scène tech tricolore : 10 milliards d'euros ont été levés, deux fois plus qu'en 2020.

Stratégie européenne

Cédric O a été en parallèle questionné sur la future présidence du Conseil de l'Union européenne de la France, à compter du 1er janvier et pour six mois. Le secrétaire d'Etat exprime l'importance de trois leviers. "Ce qui me semble essentiel, c’est d’avoir les mêmes armes que les américains, accès aux talents, au capital, au marché", détaille-t-il.

Au programme, pas de coentreprises européennes, mais des priorités sur l'innovation, mise "au centre de la présidence française de l'UE", et la main d'oeuvre. "Le modèle français, c'est l'excellence des ingénieurs : on a tout à gagner à un scale-up européen", affirme Cédric O, qui veut également mieux attirer en Europe les talents internationaux.

Valentin Grille