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Budget de la Sécu: les biologistes proposent une taxe Covid, au lieu des baisses de tarifs

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Les acteurs de la biologie médicale estiment que la baisse de leurs tarifs inscrite dans le budget de la Sécurité sociale "risque de désorganiser" le secteur et provoquer des "fermetures". Ils proposent à la place une taxe exceptionnelle sur leurs gains liés à la crise sanitaire.

Sous le coup d'une baisse de tarifs "pérenne" de 250 millions d'euros par an, inscrite dans le budget 2023 de la Sécurité sociale, le secteur de la biologie médicale a proposé au gouvernement de remplacer cette mesure par une "taxe exceptionnelle" sur ses gains liés au Covid.

"Nous sommes d'accord pour une taxe exceptionnelle", a indiqué ce mercredi Alain Le Meur, porte-parole de l'Alliance de la biologie médicale (APBM), qui regroupe les syndicats de praticiens et les principaux groupes de laboratoires d'analyses. "La profession est unanime, pour payer en une fois en 2023" un montant proche de celui envisagé par le gouvernement, ajoute-t-il, jugeant "normal" de verser une contribution après la "période exceptionnelle" de crise sanitaire.

Mais le secteur ne veut "pas une baisse de tarifs pérenne", qui "risque de désorganiser" le secteur et d'entrainer "des fermetures", au moins partielles, parmi les 4200 sites qui maillent le territoire, prévient-il.

250 millions d'euros d'économies

Le gouvernement, de son côté, met en avant un taux de rentabilité "déjà très favorable avant la crise" et qui a bondi à 23% en 2020. Suffisant pour justifier la mesure intégrée au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023: à défaut d'un accord entre l'Assurance maladie et les biologistes, le ministère pourra leur imposer "une baisse des tarifs pour un montant d'économies de 250 millions d'euros".

A moins que la contre-proposition de "taxe exceptionnelle" ne fasse bouger les lignes. "On discute avec le ministère", indique Alain Le Meur, qui a déjà pu défendre ses arguments mardi auprès de la députée Stéphanie Rist, rapporteure générale du budget de la Sécu. La profession compte également sur des relais au Parlement pour porter des amendements lors de l'examen du texte, qui débutera la semaine prochaine en commission à l'Assemblée.

P.L. avec AFP