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INFO BFM BUSINESS. BPCE avance à grand pas pour s'unir avec Generali

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Les discussions entre le groupe BPCE et Generali se précisent pour créer un géant de la gestion d'actifs de 2.000 milliards d'euros. Les deux groupes se partageraient leur coentreprise et sa gouvernance.

Les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne (BPCE) se préparent à créer un nouveau géant de la gestion d’actifs. Le groupe BPCE négocie depuis trois semaines avec l’assureur italien Generali d’une alliance de leurs activités de gestion de produits d’épargne et d’assurance-vie. Selon plusieurs sources proches des deux entreprises, "les discussions avancent très bien" au point qu’un accord est "hautement probable" ajoute une source, en "janvier" ose même un cadre de Natixis. Generali vise une annonce pour sa journée investisseur du 30 janvier prochain.

Leur mariage porte sur leurs activités de gestion d’actifs et d’assurance afin de trouver un équilibre capitalistique où chacun détiendrait 50% de leur coentreprise.

Preuve que les discussions sont très avancées, "les principaux points de gouvernance sont réglés", ajoute un proche du dossier.

La future entité serait dirigée par le patron de la filiale de gestion de Generali, Woody Bradford. L’actuel directeur général de la filiale de gestion de Natixis, Philippe Setbon, en serait le numéro deux. Passé par Generali il y a dix ans, son parcours facilite le rapprochement. Dans ce schéma, la présidence reviendrait à un dirigeant de BPCE, logiquement son directeur général Nicolas Namias. Contactés, les deux groupes n’ont pas souhaité commenter nos informations.

Generali ne veut pas imiter Axa

Les patrons de BPCE et Generali sont "extrêmement motivés", assure le responsable d’un grand gestionnaire mondial. Ils sont à la fois prêts à partager le contrôle de leur gestion d’actifs pour grossir, tout en gardant un pied dedans, résume un bon connaisseur du dossier. D’où leur entente sur le co-contrôle à 50/50. "e patron de Generali, Philippe Donnet, veut conserver la main sur la gestion de produits d’épargne", explique un de ses proches. Contrairement à Axa qui a vendu sa filiale à BNP Paribas.

Avec Natixis, "ils essayent de se donner les moyens de compter encore dans le secteur", confirme une source impliquée dans les négociations.

Natixis est un des plus importants acteurs européens avec 1.300 milliards d’euros d’encours sous gestion. Une alliance avec Generali, qui pèse 840 milliards d’euros, le propulserait à la hauteur du leader européen, Amundi, la filiale du Crédit Agricole qui compte 2.200 milliards d’euros d’actifs. La course à la taille est lancée en Europe pour résister aux géants américains Blackrock, Vanguard ou Fidelity. Natixis, à l’offensive, a déjà discuté avec Generali l’année dernière. Elle avait également étudié une alliance avec Axa avant que l’assureur ne vende ses activités à BNP Paribas l’été dernier.

Modèles similaires de boutiques indépendantes

Les deux groupes disposent d'un modèle similaire "multi-boutiques" avec des sociétés de gestions indépendantes. DNCA, Mirova et Ostrum chez Natixis, et chez Generali, Sycomore et les filiales du gestionnaire Conning, racheté par l'assureur en début d’année. Leur rapprochement inclurait la gestion de produits d’assurance-vie des réseaux Banques Populaires Caisses d’Epargne et du partenaire historique CNP Assurances.

Dans le secteur bancaire circule l’idée que BPCE et Generali pourraient viser à terme une introduction en Bourse de leur coentreprise. L’objectif serait de copier le modèle d’Amundi afin d’accueillir d’autres partenaires dans la gestion d’actifs. "C’est très prématuré", balaie une source proche du dossier.

Mais dans un secteur en plein ébullition, d’autres assureurs réfléchissent à ne pas rester en marge de la consolidation de la gestion d’actifs. Moins contraints par la pression financière, les mutualistes Groupama, Covéa (Maaf, MMA, GMF) ou Aéma (Macif) pourraient un jour, suivre ce mouvement.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business