"Chocs géopolitiques sévères": la solvabilité des banques va être testée alors que les risques se renforcent

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, le 16 décembre 2021 à Francfort (photo d'illustration). - Thomas Lohnes © 2019 AFP
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé ce mardi 15 juillet le lancement d'une campagne de tests de résistance bancaire en 2026 ciblée sur le risque géopolitique, intensifiant un exercice mené cette année.
"Les banques doivent renforcer leur capacité à résister aux menaces économiques et financières immédiates et aux chocs géopolitiques sévères", a déclaré la présidente du superviseur bancaire au sein de la BCE, Claudia Buch, lors d'une audition au Parlement européen.
"Le risque géopolitique n'est pas nouveau, mais il affecte tous les domaines de risques traditionnels et nécessite l'attention des dirigeants et conseils d'administration des banques", a insisté la banquière centrale.
L'économie mondiale a subi ces dernières années les répercussions de crises géopolitiques multiples comme l'invasion russe en Ukraine ou les tensions avec la Chine.
Dans cet exercice thématique, la BCE demandera aux banques d'évaluer des "scénarios géopolitiques spécifiques" pouvant "gravement impacter leur solvabilité", a-t-elle déclaré, sans donner plus de détails.
110 banques concernées
Cela va poursuivre le travail entamé lors du test de résistance de cette année mené avec l'Autorité bancaire européenne (ABE) pour évaluer la capacité des grandes banques européennes à faire face à un scénario d'aggravation des tensions.
Les résultats de cet exercice qui porte sur près de 110 banques représentant environ 75 % des actifs bancaires de l'UE sont attendus début août.
La BCE conduit régulièrement des tests de résistance pour évaluer la solidité des banques de la zone euro face à divers sousbresauts économiques et financiers, de même face à des cyberattaques ou des événements climatiques, en regardant les effets potentiels notamment sur leurs portefeuilles de crédit.
Ces exercices visent à garantir que les banques disposent de capitaux suffisants pour absorber les pertes en cas de crise, contribuant ainsi à la résilience du système bancaire européen.