Aides aux entreprises: comment le plan de sortie de crise doit prendre le relais du "quoi qu'il en coûte"

Ne laisser personne sur le bord de la route. Alors que l’activité économique reprend des couleurs, le gouvernement débranche progressivement le "quoi qu’il en coûte" au profit d’un dispositif d’accompagnement visant à aider les entreprises vulnérables, mais viables, à sortir de la crise. "L’idée, c’est qu’aucune entreprise ne se retrouve seule face à ses problèmes et qu’elle ait une réponse à ses difficultés", a résumé ce mardi sur BFM Business Gérard Pfauwadel, conseiller national à la sortie de crise.
Ce grand plan de soutien a été ratifié début juin par le ministre de l’Economie, le ministre de la Justice ainsi que toutes les professions du droit et du chiffre. Il s’appuie sur le triptyque: détecter, orienter, accompagner. A cet égard, Bercy a renforcé ses outils pour collecter et rassembler toutes les données dont disposent la direction générale des finances publiques, l’Urssaf et la Banque de France afin de repérer le plus tôt possible les entreprises en difficulté. Il s’agit de "rassembler tous les signaux faibles pour essayer d’anticiper", a expliqué Gérard Pfauwadel.
"Quand un indépendant commence à avoir des difficultés, la première chose qu’il hésite à faire, c’est de payer ses cotisations sociales. (…) Évidemment, au ministère des Finances, on va le voir. Au lieu de lui envoyer une lettre recommandée en lui disant qu’il a oublié de payer ses Urssaf (…), on va lui envoyer une lettre pour lui dire ‘Visiblement, vous avez un problème. Qu’est-ce qu’on peut faire pour vous?", a illustré le conseiller national à la sortie de crise.
Fonds de 3 milliards d'euros
Et pour mieux repérer ces entreprises fragiles, le plan "s’assoit sur les départements" via "un comité départemental à la sortie de crise présidé par le préfet et où seront les représentants du ministère des Finances, de la direction générale des finances publiques, les Urssaf et toutes les professions du droit et du chiffre" (administrateurs judiciaires, mandataires de justice, tribunaux de commerce, experts-comptables…), a ajouté Gérard Pfauwadel.
Les entreprises peuvent aussi contacter d’elles-mêmes le guichet unique en composant le 0 806 000 245 qui la mettra en relation avec un interlocuteur du ministère de l’Economie qui l’orientera dans la bonne direction.
Il s’agira ensuite de proposer les solutions adaptées à chaque situation. Cela pourra passer par la prolongation de la disponibilité des prêts garantis par l’Etat, par des prêts exceptionnels pour les petites entreprises, des plans d’apurement de dette, des procédures de restructuration simplifiées et engagées plus tôt pour éviter la faillite… Le plan prévoit aussi un fonds de soutien de 3 milliards d’euros pour les entreprises qui ont besoin de fonds propres.
"Cas par cas"
Si Gérard Pfauwadel ne croit pas vraiment au "mur des faillites" grâce aux aides massives du "quoi qu’il en coûte", il n’exclut pas un "effet de rattrapage" d'ici la fin de l'année avec le débranchement progressif du soutien de l’Etat. Mais "que cela arrive ou pas, on sera prêt", a-t-il assuré.
Mais contrairement au "quoi qu’il en coûte qui était très large", ce plan de sortie de crise "est essentiellement une approche au cas par cas", a-t-il poursuivi. "On ne va pas soutenir toutes les entreprises. (…) L’idée est de ne soutenir que les entreprises viables", a conclu Gérard Pfauwadel.