Un traité "plus adapté au monde d’aujourd’hui": la ministre du Commerce extérieur dénonce les "incohérences" de l'accord avec le Mercosur

Pour Sophie Primas, ministre déléguée chargée du Commerce extérieur et des Français de l'étranger le traité du Mercosur "est le symbole de l’incohérence des politiques publiques des européens et il ‘tape’ sur des filières agricoles parmi les plus sensibles".
La ministre déléguée a rappelé ne pas être contre le libre-échange. Elle s’oppose en revanche au traité du Mercosur car il est incohérent et déséquilibré.
"Il faut s’assurer que les accords de commerce soient équilibrés et loyaux pour nos producteurs industriels ou agricoles" a affirmé Sophie Primas
Ce traité est selon elle un exemple parfait des déséquilibres pouvant exister dans certains accords envers les filières les plus sensibles. Elle a déploré qu’il n’y ait pas de "vision transversale" des impacts de certains accords sur les filières les plus sensibles.
Cependant, elle a affirmé être contre les compensations, car "cela sert à finir par arracher notre couteau de travail".
Des politiques publiques qui doivent être cohérentes
La ministre a insisté sur la cohérence des politiques publiques européennes. Prenant l'exemple du Pacte vert sur l’agriculture ou du règlement sur la déforestation, elle a expliqué qu'"il faut persuader les partenaires européens de bien regarder l’accord et leur parler de cohérence de politiques publiques".
Selon elle, "il faut avoir une perspective un peu différente", car "le monde a changé". En effet, les premières négociations sur le Mercosur ont commencé il y a 25 ans, en 1999. "Ce n’est pas étonnant que le traité ne soit plus adapté au monde d’aujourd’hui ".
"Je pense que l’avenir du commerce, c'est plutôt des accords sectoriels, bilatéraux, qui nous permettront d’avancer."
Pour Sophie Primas, l’importation de produits faits avec des normes qui ne sont pas les normes françaises et européennes peut "changer dramatiquement" la donne. "Il y a un nombre de molécules phytosanitaires autorisées au Brésil, en Argentine etc. qui ne sont pas autorisées chez nous et pas traçables". Elle a insisté sur l’importance de mettre en place des contrôles aux frontières renforcés.
Un travail qui se poursuit auprès des autres pays européens
Saluant le fait que l’ensemble de la classe politique française est contre le Mercosur, elle a rappelé que "le challenge est de convaincre les autres pays. On travaille avec les commissaires européens et les pays européens pour faire notre travail de persuasion."