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Un rendement en hausse de 21% sur un an: la récolte française de blé tendre retrouve des couleurs après une année catastrophique

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Tournant la page des mauvaises moissons de l'année précédente, la récolte française de blé tendre devrait atteindre un peu plus de 33 millions de tonnes en 2025 selon les estimations du ministère de l'Agriculture.

Après une année calamiteuse, de biens meilleures moissons s'achèvent dans les campagnes françaises. La récolte de blé tendre, la principale production céréalière française, devrait s'élever à 33,07 millions de tonnes en 2025, en hausse de 29% par rapport à l'année précédente, selon les dernières estimations du ministère de l'Agriculture. Aussi appelé froment, le blé tendre est principalement destiné à la production de farine et, in fine, à la fabrication du pain vendu dans les boulangeries.

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Ce sursaut de production pour le blé tendre s'explique par une nette amélioration du rendement, qui grimpe à 73,7 quintaux par hectare (q/ha) en 2025, contre un faible rendement de 60,9 q/ha en 2024 – soit une hausse de 21% d'une année à l'autre. Les surfaces cultivées n'opèrent en effet qu'une petite remontée d'un peu moins de 6,5% entre les deux campagnes, passant de 4,21 millions d'hectares en 2024 à 4,48 millions d'hectares en 2025, selon les estimations du ministère de l'Agriculture.

Un sursaut limité

Un tel bond n'est pas une surprise : les moissons 2025 ont pris la suite d'une saison catastrophique pour les céréaliers français, plombée par les mauvaises conditions météorologiques. Les pluies excessives et le manque d'ensoleillement, de l'automne au printemps jusqu'au milieu de l'été, avaient perturbé les semis et attaqué les rendements dans les champs de l'Hexagone. À 25,65 millions de tonnes en 2024, la récolte de blé tendre a ainsi été l'une des plus faibles des quarante dernières années.

Les conditions s'avèrent bien plus sereines pour les moissons actuelles, qui approchent de la ligne d'arrivée en début du mois d'août. Au 4 août 2025, 94% des surfaces de blé tendre avaient été récoltées en France, contre 85% à la même période en 2024, selon l'outil de suivi Céré'Obs de FranceAgriMer.

S'il s'agit d'une bonne nouvelle pour les céréaliers tricolores, ce rebond de la production de blé tendre reste toutefois limité. La récolte 2025 n'affiche qu'une hausse de 4% par rapport à la moyenne quinquennale 2020-2024, "qui contient 2 années faibles", à savoir les années 2020 et 2024, nuance la note du ministère de l'Agriculture. Quoi qu'il en soit, elle permettra de redonner des couleurs aux exportations françaises, qui absorbent presque la moitié de la production de blé tendre en temps normal.

De même que le blé tendre, l'orge affiche une meilleure forme. La production d'orge devrait s'élever à 11,96 millions de tonnes en 2025, en hausse de 22% par rapport à 2024 et de 8% par rapport à la moyenne quinquennale. Malgré des surfaces en légère diminution, il bénéficie lui aussi d'une forte hausse du rendement (66,9 q/ha en 2025, en hausse de 23,4% par rapport à 2024).

Pour le blé dur, la saison est plus mitigée. La récolte de blé dur devrait s'élever à 1,26 million de tonnes, en hausse de 3,2% par rapport à 2024 et en baisse de 7,1% par rapport à la moyenne quinquennale. Outre une hausse moindre du rendement (57 q/ha en 2025, en hausse de 11,5% par rapport à 2024), il est pénalisé par une baisse des surfaces (222.000 hectares, en baisse de 7,1%).

Au total, la production française de céréales à paille (blé, orge, avoine, seigle, triticale) est estimée à 48,39 millions de tonnes en 2025, contre 38,18 millions de tonnes en 2024, selon le ministère de l'Agriculture.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV