"Grèves récréatives" des contrôleurs français, "Ursula 'encore retardée'"... Ryanair envoie un communiqué au vitriol contre la France et l'Europe accusés d'avoir retardé 57.000 vols

Ryanair monte à nouveau au front contre ses meilleurs ennemis: les contrôleurs français du ciel. Dans un communiqué au ton agressif et en Français dans le texte, la compagnie low cost évalue à "plus de 10 millions" le nombre de ses passagers qui ont été retardés par "la mauvaise gestion, le manque de personnel et les grèves 'récréatives' de l'ATC (contrôle aérien, NDLR) français depuis début 2025" (de janvier à fin septembre).
L'obsession de la compagnie low cost contre les aiguilleurs français s'explique par la position géographique de la France, un des pays européen les plus survolés. Une grève ici désorganise tout le trafic européen et provoque des retards en cascade. Or, les mouvements de grève ont été nombreux cette année du côté des contrôleurs aériens français.
Ryanair s'appuie sur les chiffres d'Europcontrol qui évalue à "57.000 vols Ryanair" qui "ont subi des retards évitables dus à la mauvaise gestion répétée de l’ATC français". La compagnie souligne également que le nombre de ses passagers touchés a bondi de 66% en un an.
Ursula von "Derlayed-Again"
Si l'opérateur vise clairement la gestion du contrôle aérien en France, il accuse surtout la Commission européenne de ne rien faire. Dans le communiqué, Ryanair estime que "Ursula von 'Derlayed-Again' (un jeu de mot avec son nom voulant dire "encore retardée, NDLR) n’a rien fait pour réformer le système défaillant de l’ATC européen".
Ryanair "appelle tous les passagers à visiter la page web Air Traffic Control Ruined Your Flight’ (Le contrôle aérien a gâché votre vol) et à exiger de la présidente de la Commission européenne, Ursula von “Derlayed-Again”, ainsi que des ministres européens des Transports, qu’ils prennent des mesures urgentes pour gérer et doter correctement en personnel les services nationaux de contrôle aérien, afin d’éviter de nouveaux retards inutiles pour les passagers européens".
L'entreprise va avoir de quoi s'étrangler à nouveau puisqu'un préavis de grève du 7 au 9 octobre a été déposé par plusieurs syndicats.
En juillet, une énième grève de deux jours (organisée par des syndicats minoritaires) aurait coûté 120 millions d'euros aux compagnies européennes, selon l'organisme de surveillance du trafic Eurocontrol. Elle a "touché plus d'un million de passagers, dont 200.000 n'ont pas pu voler comme ils l'avaient prévu en raison d'annulations", a ajouté Eurocontrol.
Régulièrement, les syndicats du métier réclament une amélioration des conditions de travail et des effectifs plus importants.