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Accord sur la retraite des cheminots: Sophie Binet juge "choquant" le départ du patron de la SNCF

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Le mandat de Jean-Pierre Farandou à la tête de la SNCF ne sera pas renouvelé après les JO, une décision du gouvernement après l'accord sur les retraites signé entre la direction et les syndicats.

Le prochain départ du patron de la SNCF, poussé dehors par le gouvernement, passe mal auprès des syndicats. Dans le viseur de l'exécutif après l'accord signé entre la direction de la SNCF et les syndicats sur les fins progressives de carrières, qui permettra à la plupart des cheminots de partir plus tôt à la retraite dans de meilleurs conditions financières, Jean-Pierre Farandou ne sera pas reconduit à la tête de l'entreprise publique après les Jeux olympiques. Une décision "très choquante" selon la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, interrogé à ce sujet sur BFMTV-RMC.

"Le gouvernement a inventé un nouveau motif de licenciement. Maintenant, on licencie les patrons qui signent des accords avec les salariés", a déploré Sophie Binet.
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Évoquant un "dysfonctionnement" contraire à la réforme des retraites, Bruno Le Maire avait convoqué le patron de la SNCF après la signature de l'accord avec les syndicats, assurant ne pas en avoir été averti. "J'aurais aimé que Bruno Le Maire dise son incompréhension vis-à-vis des décisions du patron de Stellantis (Carlos Tavares, ndlr) par exemple, qui a décidé de s'octroyer une rémunération de 36 millions d'euros, c'est-à-dire plus que ce que va coûter cet accord permettant des départs anticipés pour près de 200.000 cheminots, pour le même montant", a réagi Sophie Binet.

"C'est quand même grave"

Bien que le groupe Stellantis soit une entreprise privée, à l'inverse de la SNCF, "(ses) actions (…) ont un impact sur tout le pays, puisqu'il s'octroie une rémunération de 36 millions d'euros et, dans le même temps, il licencie et il ferme des usines en toute impunité", tandis que "le gouvernement ne lève pas le petit doigt", a regretté Sophie Binet. "C'est quand même grave que la seule chose que fait le gouvernement pour recadrer des patrons, c'est de recadrer les patrons qui négocient", a-t-elle ajouté.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV